Pourquoi mourrons-nous inexorablement ? Parce que nous avons oublié qui nous sommes ! Dans un livre accompagné d’une conférence filmée, l’autodidacte Ghis livre les clés de l’immortalité physique. Voyage au-delà du réel.
Cesser de mourir, perdre enfin cette mauvaise habitude vieille comme le monde, tout un programme proposé par La Santé vers l’immortalité physique. En une centaine de pages, les raisons pour lesquelles l’humain meurt et la méthode pour y remédier sont décortiquées à coup de scalpel pas toujours bien aiguisé. On en ressort énervé, frustré par l’absence de réponses concrètes, toujours aussi mortel et pas malheureux de l’être.
On referme le livre amusé, avec l’étrange sentiment de revenir d’un univers parallèle insaisissable, qui finit par agacer à force de l’être. Les très, mais vraiment très candides, y trouveront peut-être un certain réconfort, une «bonne nouvelle».
«Nous vous invitons à vivre l’expérience [de cette lecture] comme une occasion de transcender le vieux programme cellulaire périmé et obsolète de l’être humain. » La note de l’éditrice annonce la couleur. Ça fleure la confusion, et cette odeur est tenace jusqu’à la dernière page. Les auteures, Ghis (autrefois Ghislaine Lanctôt) et Mado (qui a recueilli et rédigé les propos de la première), commencent par une longue dissection de la médecine et du système qui la régit. Mélange nébuleux de mise en garde contre l’ordre établi, de conspirationnisme et de leçon d’anatomie où chacun en prend pour son grade.
Dans la première partie, où l’on passe «des» corps humains (quand un être humain s’incarne, son âme crée trois corps distincts, mental, vital et physique qui s’interpénètrent) à la théorie du complot tout en procédant à un état des lieux de la santé aujourd’hui (rien de moins), Ghis tire la sonnette d’alarme. Par la mainmise qu’elle a sur la médecine, «l’élite» (entendre les dirigeants et les autorités) contrôle la masse, troupeau de moutons blancs. Les Carneggie, Rothschild et Rockefeller de ce monde tireraient depuis toujours les ficelles d’un système médical mortifère, contenant ainsi la masse en la gardant dans la crainte de la mort. Élite disposant par ailleurs d’une médecine jalousement gardée et qui recourt, entre autres, à la magie noire, au clonage et aux implants d’espionnage.
Heureusement, nous sommes libres de nous déprogrammer, de sortir de cette soumission en devenant immortels. Et vlan, l’élite esclavagiste ! La seconde partie du livre examine le procédé par lequel l’esprit peut intégrer le corps, étape ultime de la transformation, et conduire à l’éternité. Schémas à l’appui, Ghis tente une explication de l’évolution de chacune de nos cellules vers l’immortalité. C’est l’univers dans son ensemble qui en sera transformé, l’étape finale de l’évolution de l’humanité consistant en une fusion de l’âme, du corps et de l’esprit.
Où l’on apprend que…
Au fil des pages abondent des déclarations péremptoires qui irritent effectivement (dès le début, le lecteur est avisé de la possibilité d’un tel effet), quand ce ne sont pas des raccourcis équivoques, et Ghis n’appuie ses dires sur aucune source. La circoncision, par exemple, donnerait lieu à « une conduite bestiale et belliqueuse des hommes musulmans qui assure une armée ardente à l’élite.» L’ail et la menthe seraient classés comme des médicaments par la Commission du Codex Alimentarius (un organisme créé en 1963 par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Organisation mondiale de la santé afin d’élaborer des normes alimentaires), et nécessiteraient une ordonnance. Le sida n’est «ni causé par un virus, ni contagieux, ni transmissible sexuellement ». Ou encore, l’abstinence sexuelle définitive conduit à «l’orgasme cosmique permanent ». À bon entendeur… Au milieu de ces affirmations déroutantes pointent ici et là quelques préceptes plus clairement exposés. C’est le cas notamment d’un passage sur les effets nocifs de l’exposition aux champs électromagnétiques. Mais ces oasis de discernement restent rares et la confusion domine.
«Connais-toi toi-même», proposait déjà Socrate il ya bien longtemps.
Nietzsche aussi a planché sur des sujets qui semblent avoir inspiré les auteures : «Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort», «vouloir délivre», «deviens qui tu es», a-t-il écrit… Ghis ne se targue pas d’être révolutionnaire dans sa lecture de l’être humain. Sa révolution à elle, c’est le point de bascule vers l’immortalité. «Décide ou décède», conclut-elle. Sans jamais aller plus loin que la suggestion, c’est au moins ça.
Sceptique, imperturbable ou candide, on referme le livre avec l’absolue liberté de choisir quoi en faire. Ça aussi, les auteures avaient eu la délicatesse de nous en aviser dès les premières pages. Qu’elles en soient remerciées !
La santé vers l’immortalité physique, propos de Ghis recueillis par Mado.
Pour se procurer le livre, s’adresser à info@personocratia.com