Liberté d’expression et blasphème

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Par Amélie Gamache
jeudi 26 novembre 2015
Liberté d'expression et blasphème
Les attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo ont suscité de vifs débats sur le droit à la liberté d'expression dans de nombreux pays. Crédit photo : Flickr / Patrick Marioné
Les attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo ont suscité de vifs débats sur le droit à la liberté d'expression dans de nombreux pays. Crédit photo : Flickr / Patrick Marioné
Les concepts de liberté d’expression et de blasphème seront à l’honneur lors de la prochaine conférence de la série Lectures radicales, qui se déroulera ce vendredi 27 novembre au Café du Monument National.

Le philosophe français Étienne Balibar livrera ses réflexions commentées par le professeur au Département de philosophie de l’UdeM Christian Nadeau. « Il y a actuellement un débat public sur ces questions très sensibles, explique le professeur. Nous tenterons de mettre un peu de raison dans tout ça ! »

Moins d’un an après les attaques contre Charlie Hebdo et une dizaine de jours après les attentats de Paris, doit-on remettre en question la liberté d’expression? Au contraire, répond M. Nadeau, puisque « c’est justement dans des situations de crise que nos principes démocratiques prennent tout leur sens ». En profiter pour mettre entre parenthèses l’État de droit, « c’est une porte ouverte à ce qu’on suspende les droits et libertés dès qu’il y a le moindre problème », estime-t-il.

Le débat autour du blasphème est toujours d’actualité malgré le fait que la société actuelle soit plus laïque, selon lui. « Le problème, c’est l’interdit de représentation de Mahomet et le fait que des gens qui ont défié cet interdit se retrouvent dans la ligne de mire de fanatiques », pointe-t-il.

Ces concepts ont toutefois déjà été débattus, relate M. Nadeau qui pointe aussi le fait qu’ils ne font pas l’objet de nouvelles investigations dans les départements de philosophie actuellement. En revanche, ce qui est plus récent, ce sont les questionnements sur le discours haineux, selon le chercheur. « À partir de quel moment peut-on considérer que c’est de l’incitation à la violence et que le droit doit s’en charger?, questionne-t-il. La ligne de démarcation n’est pas si évidente»

Une réflexion qui se déroule alors que la société québécoise se trouve en plein débat sur le projet 59 contre le discours haineux au Québec.

La liberté d’expression et la question du blasphème — Nouvelles réflexions un an après l’attentat de Charlie Hebdo
27 novembre 2015, 17 heures
Café du Monument national, 1182 boulevard Saint-Laurent
Ces rencontres bilingues sont co-organisées par Valérie Amiraux (sociologie, UdeM), Pascale Fournier (droit, U. Ottawa) et Jean-François Gaudreault-Desbiens (droit, UdeM).