Campus

L’exil à l’envers

Quartier Libre : Quand et pourquoi
avez-vous décidé de revenir à Montréal
alors que vous sortiez de l’une des plus
prestigieuses universités du monde ?

Dr Moishe Liberman : En 2009, après mes
stages, l’UdeM m’a offert la Chaire de
recherche Marcel et Rolande Gosselin ; plus
précisément, cela signifie que l’on m’octroyait
la charge à titre de professeur titulaire du programme
d’enseignement et de la recherche en
chirurgie thoracique oncologique. Enseigner
ma matière est un grand honneur et une
chance unique. Je savais qu’au CHUM je serais
entouré d’un groupe d’excellents médecins.
Je connaissais la collégialité qui régnait au sein
de cette équipe. Comme on m’a offert des subventions
importantes, j’ai pu munir mon
équipe d’un nouvel équipement de haut
calibre, dont certains appareils ne sont même
pas disponibles à Harvard !

Q.L. : Comment se sont déroulées vos
études à Harvard ?

M.L. : Se retrouver devant des enseignants
qui permettent d’exercer une pratique de
haut niveau tout en ayant la chance d’étudier
des cas parmi les plus difficiles à résoudre,
c’est phénoménal ! Je savais que ce programme
d’études était compétitif et dès mon
arrivée, j’y ai consacré beaucoup d’énergie
et de temps afin de réussir. J’ai aussi effectué
des stages à la clinique Mayo au Beth
Israel Deaconess Hospital de Boston. J’y ai
mis en pratique des techniques cliniques
minimalement invasives au niveau de la trachée
et de l’oesophage : des chirurgies sans
incision.

Q.L. : À quoi ressemble une journée dans
la vie du Dr Moishe Liberman ?

M.L. : Très occupée, ça, je dois l’avouer ! Le
CETOC a ouvert ses portes en avril 2009 et a
réalisé dans sa première année plus de 300
procédures non invasives pour traiter des
organes tels la trachée, les bronches, les poumons
et l’oesophage. Je pratique beaucoup de
chirurgies pour extraire des tumeurs bénignes
ou malignes, par exemple. J’explore, sous
échographie, des lésions du tube digestif et
des organes avoisinants tels que l’estomac et
les poumons. Ces techniques permettent la
détection de kystes, de tumeurs; on peut même
faire des prélèvements de fragments de tissus.
Je dirige également le programme d’enseignement
de recherche de techniques de chirurgie
non invasives de l’oesophage et de la trachée.
Je dois donc être constamment à l’affût des
dernières techniques et méthodes utilisées par
mes collègues à travers le monde. Je donne
aussi des conférences et je participe à des
congrès dans mon domaine d’exercice.

Q.L. : D’où et depuis quand cultivez-vous
cet intérêt pour la médecine ?

M.L. : C’est beaucoup plus qu’un intérêt. Dès
le début de mes études, j’ai compris que pour
pratiquer la médecine, je devais l’appréhender
comme un lifestyle. Plus jeune, je savais que
j’aimais tout ce qui me permettait de relever
des défis, qui avait une connotation technique
et qui faisait appel à l’usage des mains, mais je
ne savais pas que je serais médecin.

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