L’étudiant zéro déchet

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Par Marianne Castelan
mercredi 7 novembre 2018
L'étudiant zéro déchet
Loïc prône le zéro déchet à son mode de vie qu'il qualifie de végane et de « easy living ». (Crédit photos : Marianne Castelan et Zacharie Routhier)
Loïc prône le zéro déchet à son mode de vie qu'il qualifie de végane et de « easy living ». (Crédit photos : Marianne Castelan et Zacharie Routhier)
Loïc Renaud Gauthier est étudiant au baccalauréat en biologie à l’Université McGill. Très concerné par l’environnement, il s’est engagé dans la transition vers un mode de vie zéro déchet.

« Ma journée type à l’université, elle commence la veille, en fait », raconte l’étudiant, qui reconnaît avoir toujours eu un fort attrait pour l’écologie et la réutilisation. « Je vais cuisiner et me faire une portion que je mets dans un Tupperware, et je le ramène le lendemain à l’école », détaille-t-il.

Loïc a également dans son sac une cuillère et un thermos, pour éviter d’utiliser couverts et autres tasses en carton jetables. « J’ai mes outils et je sais que je vais pouvoir m’organiser dans la journée avec ça », confie l’étudiant.

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La cuisine

« J’ai toujours aimé cuisiner et prendre le temps de faire à manger », explique-t-il. Ce dernier observe que la plupart des déchets produits sont générés par la consommation de nourriture sur le pouce. « C’est souvent quand tu es à l’école, on the fly, tu prends un sandwich dans un emballage plastique, un café dans une tasse en papier », développe-t-il.

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Une approche provoc’

Il raconte ne pas vouloir faire de prosélytisme avec sa démarche de réduction des déchets, mais essaye de piquer la curiosité de ses camarades de classe. « J’adore arriver à la bibliothèque avec douze bananes puis les mettre sur mon bureau et regarder la réaction des gens », raconte-t-il. Il explique que, passée la première phase d’étonnement, les étudiants lui posent des questions. « Ils viennent me parler et ça les déstabilise un peu, constate-t-il. Sans être dans la propagande, ça les fait réfléchir. En étant zéro déchet, le but, c’est aussi du transfert d’informations. »

En dehors des cours, Loïc s’organise dans sa vie quotidienne pour générer le moins de déchets possible. Il fait ses courses exclusivement dans un magasin en vrac, près de chez lui.

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Une transition vers le zéro déchet n’est pas aussi contraignante qu’elle en a l’air, selon lui. « Il y a des ajustements à faire, observe l’étudiant, végane depuis quatre ans. Mais tu te rends compte que tu n’as pas besoin de défaire toute ta vie non plus, pour être zéro déchet. »

Loïc ajoute que cela passe surtout par une bonne organisation. « Planifier puis cuisiner sont des aspects centraux qui organisent le zéro déchet », détaille-t-il.

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Critique du mouvement

L’étudiant n’en reste pas moins critique envers ce modèle de consommation. « La réflexion zéro déchet, c’est comme dire : “moi, je veux arrêter la demande sur cette façon de produire, donc je consomme différemment pour ne pas impliquer cette production”, précise-t-il. C’est un peu comme fuir le problème. » Il s’essaye au easy-living, qu’il qualifie de zéro déchet modéré, qui est une combinaison de zéro déchet et de slow-living, mode de vie consistant à prendre son temps dans les actions du quotidien.

Pour lui, le zéro déchet est un mode de consommation réservé à une minorité. « Ça vient aussi avec un privilège, précise-t-il. Ce n’est pas tout le monde qui peut le faire. » L’étudiant souligne qu’il faut disposer des ressources nécessaires, telles qu’une épicerie en vrac dans son quartier ainsi que de temps, pour organiser ses repas et ses sorties.

Suivez Loïc dans une épicerie zéro déchet :