L’étude du jeu de rôle

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Par Romeo Mocafico
vendredi 26 octobre 2018
L'étude du jeu de rôle
(Crédit Romeo Mocafico)
(Crédit Romeo Mocafico)
Avec l’exposition et le cycle de conférences Donjons & Données Probantes, le doctorant en aménagement Sébastien Savard propose pour la première fois au Québec un événement exclusivement consacré à l’étude du jeu de rôle sur table.

« L’idée, c’est de dire “Salut, on existe nous aussi?!” » déclare Sébastien Savard. Les conférences ainsi que l’exposition présentée à la BLSH et dans le pavillon de l’aménagement visent à promouvoir la recherche et à faire émerger la science des études rôlistes.

La science des études rôlistes est le terme employé pour parler de l’étude des jeux de rôle. (Crédit Romeo Mocafico)

La science des études rôlistes est le terme employé pour parler de l’étude des jeux de rôle. (Crédit Romeo Mocafico)

 

Un manque de visibilité

 « Le DESS en design de jeu est principalement centré sur le jeu vidéo et très peu sur le jeu de société, déplore l’étudiant. On n’a quasiment rien sur le jeu de rôle sur table. » Il précise que les jeux vidéo, même au-delà des murs de l’UdeM, restent le style de jeux le plus étudié dans le monde. Pour lui, le jeu de rôle et les travaux qui lui sont consacrés restent dans l’ombre de leur pair numérique.

L’exposition est organisée conjointement par le DESS de design de jeu et l’École de design de l’UdeM. (Crédit Romeo Mocafico)

L’exposition est organisée conjointement par le DESS de design de jeu et l’École de design de l’UdeM. (Crédit Romeo Mocafico)

 

Sébastien aimerait centraliser les efforts des professeurs et des étudiants de l’Université pour favoriser les ententes de recherches dans ce domaine. « C’est surtout parce qu’on n’a pas encore beaucoup d’études, pas encore de spécialistes dans ce milieu », concède-t-il. Son exposition et la journée de discussion du 2 novembre qui l’accompagne visent à rassembler autour de ce thème de recherche.

 

Cette journée d’étude multidisciplinaire se tiendra à l’amphithéâtre de la Faculté de l’aménagement pour faire état des recherches déjà menées sur le sujet. Sept universités québécoises seront représentées. (Crédit Romeo Mocafico)

Cette journée d’étude multidisciplinaire se tiendra à l’amphithéâtre de la Faculté de l’aménagement pour faire état des recherches déjà menées sur le sujet. Sept universités québécoises seront représentées. (Crédit Romeo Mocafico)

 

Le bouleversement numérique

Pour Sébastien, le jeu de rôle est en pleine mutation grâce aux possibilités qu’offre Internet. « Au départ, c‘était quelque chose qu’on faisait caché dans le sous-sol et on ne s’en vantait pas trop, témoigne-t-il. Dans les fictions, c’était toujours des nerds* qui jouaient à ça. » 

L’étudiant explique que le Web bouleverse les codes du jeu de rôle et la perception du public à son égard. « Sur Internet, maintenant, on a plein de gens qui jouent en ligne, note le doctorant. Le jeu de rôle a tendance à se démocratiser. » D’après lui, la culture populaire pourrait également avoir joué un rôle ces dernières années. « On a Stranger Things qui est sorti, et on s’est rendu compte que c’était des petits jeunes dégourdis et allumés qui jouaient à des jeux de rôle, poursuit-il. C’est devenu nostalgique et cool. »

Le jeu de rôle sur table le plus connu à travers le monde est Donjons & Dragons. (Crédit Romeo Mocafico)

Le jeu de rôle sur table le plus connu à travers le monde est Donjons & Dragons. (Crédit Romeo Mocafico)

 

Expliquer les règles

Sébastien déclare que de plus en plus de gens sont désireux de se lancer dans ce style de jeu, mais qu’ils ne savent pas forcément comment faire. Pour lui, beaucoup arrivent dans le milieu à tâtons, sans personne pour les aider, et nombreux sont ceux qui abandonnent une fois confrontés à la complexité de certains jeux comme Donjons et Dragons.

Pour aider les novices et rassembler le savoir commun, un atelier de contribution à la création d’une page Wikipédia sur le jeu de rôle sur table au Québec a été mis en place dans la foulée des événements. D’après Sébastien, le but à long terme est de rassembler un maximum d’informations, mais le projet n’en est qu’à son premier jet.

* Sous-catégorie du Geek, se dit d’une personne n’ayant plus de vie sociale à cause de sa passion exagérée de l’informatique et des sciences.

Deux bibliothécaires de l’UdeM ont aidé les contributeurs de la page Wikipédia à rédiger, à trouver des sources et à répondre aux questions techniques. (Crédit Romeo Mocafico)

Deux bibliothécaires de l’UdeM ont aidé les contributeurs de la page Wikipédia à rédiger, à trouver des sources et à répondre aux questions techniques. (Crédit Romeo Mocafico)