Les étudiants de l’UdeM réclament des mesures d’enseignement adaptées à tous

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Par Esther Thommeret
mardi 24 mars 2020
Les étudiants de l’UdeM réclament des mesures d’enseignement adaptées à tous
Photo : unsplash.com
Photo : unsplash.com
Plus de 30 associations étudiantes de l’UdeM, représentant près de 15?000 personnes, estiment que les mesures adoptées par l’Université pour terminer la session d’hiver 2020 à distance ne correspondraient pas toujours à la réalité des étudiants. Une lettre a été adressée à la Commission des études ce lundi 23 mars.

En raison de la pandémie de la COVID-19 et des mesures gouvernementales, les professeurs et chargés de cours prévoient diverses formes d’enseignement afin de terminer la session en ligne. « Certaines mesures qui ont été prises par l’UdeM ne reflètent pas la réalité qu’on observe sur le terrain, explique le coordonnateur aux affaires externes de l’association des étudiants en philosophie (ADÉPUM), Grégoire René. Plusieurs étudiants ont perdu leur emploi dans les derniers jours et se trouvent dans une situation d’extrême précarité au niveau psychologique, financier, voire physique. »

Grégoire fait notamment référence aux parents étudiants, à ceux qui n’ont pas accès à un lieu propice à l’étude ou encore à ceux qui ne détiennent pas les ressources nécessaires afin de poursuivre des études en ligne. « C’est illogique de penser que les étudiants vont performer aussi bien qu’en temps normal, alerte la présidente de l’Association étudiante de communication et politique (AÉCEP), Laura Zàrate-Gagné. C’est un climat instable et stressant, tout est chamboulé. »

De nouvelles mesures plus « justes »

Dans cette lettre, la demande principale des associations est de permettre aux étudiants de choisir entre un mode d’évaluation de type « succès/échec » ou de garder le mode de notation actuel. « La note qu’ils auraient à la fin de la session ne contribuerait pas à leur moyenne générale, mais leur permettrait quand même d’obtenir les crédits pour continuer leur parcours universitaire, explique Grégoire. Ça nous semble être une demande assez simple, tant pour les départements que pour les enseignants, et qui permettrait de réduire le stress des étudiants. » Dans le système actuel, une note basse obtenue à un cours fait baisser la moyenne générale de l’étudiant.

La communauté étudiante de l’UdeM s’est inspirée du modèle de l’Université McGill, où ce système a été adopté le 21 mars dernier.

Parmi les autres mesures demandées se retrouvent celles de rembourser les droits de scolarité des cours annulés avant la date limite et de prolonger le temps imparti pour terminer la session, que ce soit par une date de fin de trimestre repoussée ou par une révision des règles concernant les dates de remise des travaux finaux. Le dernier changement souhaité est d’offrir une plus grande variété de cours en ligne lors de la session d’été 2020. « Cette mesure permettrait aux étudiants qui ont dû abandonner des cours à la suite des changements engendrés par la COVID-19 de les reprendre à l’été, ou aux étudiants qui comptaient avoir un stage à l’été d’obtenir les crédits nécessaires pour suivre leur cheminement », peut-on lire dans la lettre.

D’après Grégoire, de nombreux étudiants ont partagé leurs insécurités, ce qui a incité les associations étudiantes à écrire à l’UdeM. « On demande de s’adapter à notre réalité pour réduire le stress et pour que tout le monde en sorte gagnant », conclut Laura. Selon elle, les 35 associations signataires représenteraient près de 15 000 étudiants de l’UdeM. Les associations attendent une réponse de la part de la Commission des études de l’UdeM dans les prochains jours, pour que les étudiants puissent agir en conséquence. 

Cette commission assure la coordination de l’enseignement et approuve les règlements en cette matière. Elle compte une dizaine de comités et plusieurs figures de l’UdeM, parmi lesquelles le recteur de l’Université, Guy Breton ; la vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études, Louise Béliveau ; le vice-recteur aux ressources humaines et à la planification, Jean Charest ; la vice-rectrice adjointe aux études de premier cycle et à la formation continue, Sylvie Normandeau.