Les étudiants canadiens se soucient peu des infections transmises sexuellement (ITS)

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Par Edouard Ampuy
samedi 23 novembre 2019
Les étudiants canadiens se soucient peu des infections transmises sexuellement (ITS)
En 2019, 43 % des étudiantes indiquent « ne pas être préoccupées du tout » par la possibilité de contracter une infection transmissible sexuellement Image parBruno Glätsch de Pixabay
En 2019, 43 % des étudiantes indiquent « ne pas être préoccupées du tout » par la possibilité de contracter une infection transmissible sexuellement Image parBruno Glätsch de Pixabay
Le nombre d’étudiantes qui se préoccupent peu des infections transmises sexuellement (ITS) a doublé depuis 2013. Parallèlement, un étudiant sur deux affirme se protéger. La sexualité des jeunes adultes s’adapte à son époque, et ces derniers recherchent leurs partenaires via des applications mobiles, des conseils en ligne, et ils profitent de la légalisation du cannabis pour augmenter leur plaisir.

Comme le rapporte newswire.ca, une étude financée par l’entreprise Trojan et conçue conjointement par des chercheurs du Conseil d’information et d’éducation sexuelle du Canada (CIÉSCAN) et de l’Université de Guelph donne des résultats sur la santé sexuelle des étudiants universitaires canadiens de différentes orientations sexuelles âgés de 18 à 24 ans.

Des étudiants peu préoccupés par les infections transmises sexuellement (ITS)

L’étude démontre un changement dans la préoccupation des femmes pour ce qui est de leur rapport aux ITS. En 2019, 43 % d’entre elles indiquent « ne pas être préoccupées du tout » par la possibilité de contracter une ITS, contre 20 % en 2013. En revanche, le taux des hommes qui partagent cette opinion stagne à 30 %.

La tranche démographique des jeunes de 20 à 24 ans présente des taux d’ITS courantes plus élevés. À titre d’exemple, une étude publiée en 2016 sur les infections transmissibles sexuellement au Canada a indiqué les résultats suivants :

  • En 2007, il y a eu au total 11,874 cas déclaré de gonorrhée, pour 23,708 en 2016, soit presque le double. Cela correspond à une augmentation de 81%, passant de 36,1 à 65,4 pour 100 000 habitants.
  • Le nombre de cas déclaré de chlamydia est passé de 73 937 en 2007 à 121 244 en 2016. Cela correspond à une augmentation de 49%, de 224,8 à 334,3 pour 100 000 habitants.

Chez les jeunes Canadiens, l’utilisation du préservatif au cours des six dernières années est restée stable. 52 % des répondants affirment s’être protégés pendant leur dernière relation sexuelle.

L’utilisation des nouvelles technologies

La chercheuse en sexualité et en relations humaines à l’Université de Guelph Robin Milhausen, qui mène une enquête dans le cadre du sondage, explique que les nouvelles technologies et les nouvelles tendances sociales touchent tous les aspects de la vie des jeunes Canadiens, y compris la sexualité. « Que les innovations soient utilisées pour trouver des partenaires ou pour rehausser les expériences sexuelles, le sondage indique que les étudiants explorent de nouvelles façons d’accroître leur plaisir », indique-t-elle.

L’étude démontre notamment que les moteurs de recherche comme Google représentent la source d’information privilégiée des jeunes pour ce qui est de la santé sexuelle. 71 % des femmes et 60 % des hommes y recourent.

Les applications de rencontres s’imposent comme un moyen privilégié pour la recherche de partenaires et environ un répondant sur cinq affirme avoir eu sa dernière expérience sexuelle grâce à Tinder ou à Grindr. Parmi eux, 25 % sont des hommes et 18 % des femmes.

Les préservatifs texturés

En tête des produits censés augmenter le plaisir, on retrouve les préservatifs texturés pour 21 % des répondants et les lubrifiants pour 20 %. Ils devancent d’autres produits comme le cannabis, le matériel pornographique et l’alcool, privilégiés par environ 8 % des répondants.