Les bonnes résolutions

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Par Etienne Galarneau
jeudi 14 septembre 2017
Les bonnes résolutions
photo: pixabay.com - valkovav
photo: pixabay.com - valkovav

Ils sont trois assis dans l’escalier principal du pavillon 3200, rue Jean-Brillant, à comparer leurs horaires, s’ajouter sur les réseaux sociaux et se souhaiter le meilleur pour cette nouvelle étape de leurs vies. Une vision émouvante, noble, mais tellement familière.

« On restera en contact tout le long du bac. » « Cette année, j’irai à tous mes cours. » « Plus jamais on ne me surprendra à terminer un travail de session la veille de la remise. » On tend à penser que les résolutions ne se résument qu’aux anniversaires et au 1er janvier, mais la rentrée scolaire a également son lot de promesses. Mais sont-elles toujours tenues ?

Bien vite ils quitteront les marches de l’escalier pour les salles de cours, la cafétéria ou la bibliothèque. Il y aura les 5 à 7, les sessions d’étude. Certains d’entre eux se perdront de vue, d’autres changeront de voie. En 2016, les statistiques du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur indiquaient que 79,6 % des étudiants inscrits à temps plein dans une université québécoise obtenaient leur baccalauréat*.
Mais ne soyons pas cyniques. Ce n’est pas le destin de tous. Il faut se souhaiter le meilleur. Pour nous, nos collègues, mais aussi pour notre institution.

Chaque année est toujours annoncée comme celle des grands projets et des grandes promesses de « voies ensoleillés»**. Une communauté plus ouverte et plus inclusive au sein de la deuxième plus grande université de recherche au Canada— spécifie le recteur de l’UdeM, Guy Breton— et de la meilleure ville pour étudier — souligne la firme de sondage Quacquarelli Symonds. Un milieu où il fait bon vivre, où l’on favorise le cyclisme et les mesures inclusives d’embauche.

Sauf que lorsqu’un bassin d’individus directement affectés par l’une des mesures, aussi positive soit-elle, soutient que l’Université ne l’a pas consulté pour ses avancements, on peut se demander si l’harmonie est si grande. Lors de son adhésion au regroupement Fierté au travail, c’était le témoignage de certains représentants des communautés LGBTQIA+. On peut également trouver un écho de cette situation en regardant le déroulement des modifications de la Charte de l’UdeM qui a eu lieu à la dernière session d’hiver. Ce document inchangé depuis 1967 était peut-être mûr pour un changement, mais le caractère expéditif de la démarche a causé une levée de boucliers du côté de certains représentants des professeurs, des étudiants et des chargés de cours. En cette année de modification des statuts de l’Université, il serait heureux de voir que des leçons ont été apprises.

Certainement que pour plusieurs, la perspective d’une nouvelle rentrée scolaire où l’on nous affirme que la rampe d’accès aux pavillons situés sur la montagne sera prête au mois de novembre peut donner un sentiment de déjà vu. Mais profitons de ce climat de nouveautés et de promesses pour se bouger un peu et s’assurer que nos résolutions durent plus longtemps que l’abonnement au cours de cardiovélo payé après avoir écouté les énièmes reprises du Bye Bye.

Pour le reste, il ne restera qu’à paraphraser nos tantes à chaque réveillon : « Du bonheur, de la santé et du succès dans vos études ! »

De bonnes résolutions et surtout une très bonne rentrée !

* « Les étudiants québécois décrochent », Quartier Libre, 11 février 2016.
** « Sunny ways, my friends, sunny ways », a dit le premier ministre du Canada, Justin Trudeau lors de sa victoire électorale le 19 octobre 2015.