Le Syndicat des étudiants réclame à l’UdeM la rémunération des formations obligatoires

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Par Esther Thommeret
jeudi 5 mars 2020
Le Syndicat des étudiants réclame à l'UdeM la rémunération des formations obligatoires
Photo : Archives Quartier Libre
Photo : Archives Quartier Libre
Le Syndicat des étudiants de l’UdeM (SÉSUM) demande à l’Université de rémunérer ses étudiants salariés pour le suivi des formations obligatoires, comme celle imposée en automne dernier sur les violences à caractère sexuel (VaCS). D’après ses membres, le refus de l’employeur constituerait une forme de discrimination basée sur la condition sociale.

« Le SÉSUM exige la rémunération unilatérale de ses membres étudiants salariés ayant pris part au module de formation VaCS destiné aux employés, durant le trimestre d’automne 2019, conformément à notre convention collective et aux normes du travail en vigueur au Québec », affirme le responsable à la coordination du SÉSUM, Rolman-James Gobeille-Valenzuela.

Le Syndicat estime que toute personne qui a obtenu un contrat de travail en qualité d’auxiliaire d’enseignement, de recherche ou en tant qu’assistante à l’automne 2019 et ayant suivi la formation doit être payée. « L’article de notre convention [article 6.05] stipule que si l’employeur exige une formation jugée comme nécessaire à la qualité de la prestation de travail, il faut la rémunérer », précise Rolman-James, de concert avec le responsable aux relations de travail, Jérémie Leclerc, et la conseillère syndicale, Élisabeth Béfort-Doucet.

D’après Jérémie Leclerc, l’Université n’aurait rémunéré aucun des membres du SÉSUM. « À ce titre, nos deux conventions collectives n’ont pas été respectées par l’employeur, ainsi que l’article 57(4) de la Loi sur les normes du travail », affirme-t-il. En réponse, l’UdeM a proposé au Syndicat la rémunération des membres non étudiants, ce qui ne tient pas compte des 400 à 450 étudiants employés qui ont suivi la formation.

« L’employeur [l’UdeM] rémunère nos membres non étudiants, mais il refuse de rémunérer la formation pour nos membres étudiants, ce qui peut bien constituer une forme de discrimination basée sur la condition sociale », explique Rolman-James. Selon lui, l’UdeM estime qu’il n’est pas nécessaire pour les étudiants employés de réaliser la formation destinée aux salariés. Deux formations obligatoires sur les violences à caractère sexuel doivent s’effectuer en ligne. L’une d’elles est destinée aux salariés et l’autre aux étudiants.

« Nous représenterions les seuls salariés de l’Université qui ne reçoivent pas de rémunération pour cette formation obligatoire, alors que la directive que nous recevons par courriel précise que nous pouvons la suivre sur nos heures de travail, affirme le responsable aux relations de travail du SÉSUM. Ce qui signifie qu’elle est normalement rémunérée. » 

Le Syndicat a déposé un grief collectif, et une quarantaine de griefs individuels ont été déposés par ses membres. « Au niveau du collectif, on demande un fond équivalent au montant que l’Université doit aux étudiants, pour qu’on puisse le distribuer à nos membres étudiants qui en font la requête », souligne-t-il. Après plusieurs rencontres, l’UdeM rejette toujours la demande.

L’administration de l’Université n’a pas souhaité commenter la situation à ce stade-ci des discussions avec le SÉSUM.

Le Syndicat estime que le débat n’est pas sans espoir. L’équipe fait référence au cas de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), qui a finalement obtenu une rémunération pour ses étudiants salariés à la suite de l’intervention du syndicat étudiant.