Le succès d’une docufiction

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Par Lisa Lasselin
mercredi 7 septembre 2016
Le succès d’une docufiction
Fading Heritage a été réalisé durant les trois mois qu'ont passés Lucy Lavirotte et David Lévi sur l'île de Palawan aux Philippines. Courtoisie : Lucy Lavirotte
Fading Heritage a été réalisé durant les trois mois qu'ont passés Lucy Lavirotte et David Lévi sur l'île de Palawan aux Philippines. Courtoisie : Lucy Lavirotte
Le documentaire Fading Heritage, réalisé par deux diplômés de l’UdeM, a été nommé au Festival des Films du Monde dans la section festival du film étudiant, et dans trois autres festivals. Traitant des répercussions de l’industrie de l’huile de palme aux Philippines, le film se construit sur un dialogue entre un père et un fils sur l’avenir de leur tribu.

Fading Heritage fait suite au projet de stage Reinventerra* des diplômés en études internationales Lucy Lavirotte et en économie et politique David Lévi, dirigé par le professeur au Département de science politique Dominique Caouette. « Ce qui me rend le plus heureux dans le projet c’est qu’on a commencé en 2010 et que, chaque année, les projets se sont améliorés, raconte M. Caouette. Avec Fading Heritage, les étudiants ont poussé la forme vers un docufiction. C’est un des documentaires les plus créatifs que l’on ait eus. »

Un an après leur voyage, Lucy et David voient leur docufiction à l’affiche dans quatre festivals : le Festival des Films du Monde à Montréal, le festival AGITPROP et le Singkuwento international Film festival aux Philippines, et le 5e Jozi Film Festival à Johannesburg. « On ne s’attendait pas à avoir un tel succès ni à être sélectionnés pour des festivals, confie Lucy. À la base, c’est un petit projet étudiant. »

Lucy et David ont pu compter sur la collaboration des étudiantes philippines Jerrica Manongdo et Berna Sastrillon pour mener à terme leur film. La chercheuse associée à l’Université des Philippines Diliman et coordinatrice de stage, Emerald Flaviano, souligne leurs efforts. « Lucy, Berna, Jerrica et David ont tout fait pour rendre cela possible, relate-t-elle. Ils ont vraiment travaillé dur pour soumettre et promouvoir ce film. »

Les débuts du projet ont été difficiles, d’après Lucy. « Nous n’étions pas censés avoir d’aide financière, alors on a levé des fonds et on a pu récupérer quelques centaines de dollars, on était assez fiers de nous à la fin, confie-t-elle. Puis on a finalement réussi à obtenir une bourse, un peu à la dernière minute. » L’expérience se révèle très enrichissante. Pour David, le projet était un véritable défi qui lui inspire aujourd’hui de la fierté.

Selon M. Caouette, ce documentaire a plusieurs visées. « Le premier objectif est de permettre aux étudiants d’être exposés à des réalités et des cultures différentes, observe-t-il. Mais également de toucher le public étudiant et l’enseignement et permettre de montrer des situations qui ne sont pas forcément présentées dans des reportages traditionnels. » Les deux diplômés s’accordent pour dire que leur expérience a été gratifiante sur le plan humain.

*Voir « Reinventerra le retour », Quartier Libre, volume 23, no5.