Le Rouge et Or, vraiment trop fort?

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Par Antoine Buée
mercredi 15 octobre 2014
Le Rouge et Or, vraiment trop fort?
Crédit photo Louis-Philippe Boulianne
Crédit photo Louis-Philippe Boulianne
Un comité ayant pour but d’évaluer l’équité dans le football universitaire québécois a été mis en place par le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) en raison d’une trop forte inégalité entre les différents programmes universitaires de la province.
« C’est certain que plus on investit dans le sport, dans une équipe, meilleures sont nos chances d’avoir du succès »
Benoît Doloreux, Directeur des programmes universitaire au RSEQ

«Je ne sais pas si on doit appeler cela un problème, mais la domination d’une équipe fait partie de la réalité au football avec laquelle il faut composer ; dans tous les sports universitaires en fait », 0 explique le directeur des programmes universitaires au RSEQ, Benoît Doloreux.

Depuis des années, le Rouge et Or de l’Université Laval domine le football québécois et se sert de sa renommée pour attirer et recruter les meilleurs joueurs collégiaux du Québec. « Au Canada, on n’a pas une très grande population et les distances sont grandes, explique M. Doloreux. Il y a des institutions qui s’affrontent qui ne sont pas de la même taille. Une plus petite institution, comme Bishop’s, n’est pas comparable à l’UdeM, par exemple. Aux États-Unis, elles ne joueraient pas ensemble. »

Ce comité formé des membres du RSEQ, des entraîneurs, des directeurs des sports, des coordonnateurs d’université et des membres des Alouettes a ciblé la distribution des talents comme étant le principal enjeu à débattre. « Pour l’instant, seulement une première rencontre a eu lieu, commente M. Doloreux. Le comité a débattu de la situation actuelle, mais il n’y a pas eu de pistes de recommandations. »

Pour l’entraîneur des botteurs des Carabins, Denis Boisclair, il est clair qu’une inégalité sévit dans le football universitaire québécois.« C’est certain que c’est plus excitant quand il y a plus d’égalité, explique M. Boisclair.Cela fait longtemps qu’on parle de modifier le système actuel de la ligue [NDLR : en créant des divisions comme en NCAA par exemple] , après on peut en parler longtemps sans que rien ne soit fait. »

L’argent qu’investit une université dans le sport fait également la différence dans la construction d’un programme universitaire de qualité. Une institution hautement reconnue, avec de plus grands moyens, peut logiquement investir davantage. « C’est certain que plus on investit dans le sport, dans une équipe, meilleures sont nos chances d’avoir du succès, argumente le directeur des programmes universitaire au RSEQ. Est-ce que Laval investit plus que d’autres institutions ? Certaine­ment. »

Réflexion nécessaire ?

Malgré la suprématie de Laval sur la région ces récentes années, d’autres équipes réduisent l’écart. « Je pense que le football québécois se porte bien, en dehors de Laval, il y a d’autres très bonnes équipes », croit Denis Boisclair.

La saison dernière, les Carabins se sont inclinés de seulement trois points (11-14) face au Rouge et Or lors de la grande finale de la coupe Dunsmore. « Tant que ce sont eux qui gagnent, ce sont eux les meilleurs, précise le quart-arrière des Bleus et étudiant en administration à HEC, Gabriel Cousineau. Il va juste falloir trouver un moyen de les battre. »

Le Québec n’est pas la seule province au pays ou de telles inégalités sont apparentes. « C’est un défi canadien, assure M. Doloreux. Des universités comme McMaster et Western en Ontario ou encore Calgary dans l’ouest bénéficient de conditions démographiques et économiques similaires. Elles fonctionnent un peu sur le même modèle que Laval, avec d’excellents résultats au football. »

Une nouvelle réunion du comité aura lieu en décembre et des recommandations seront alors émises. Celles-ci seront étudiées et approuvées, le cas échéant, en janvier par le comité de la ligue du RSEQ.