Le Rassemblement ne lâchera pas le 1420 Mont-Royal

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Par Bastien Potereau
mardi 13 novembre 2012
Le Rassemblement ne lâchera pas le 1420 Mont-Royal

Le Rassemblement pour la sauvegarde du pavillon 1420, boulevard du Mont-royal lutte toujours pour empêcher l’acquisition du bâtiment par le promoteur Franck Catania récemment entendu par la commission Charbonneau. À l’heure où l’unité permanente anti-corruption (UPAC) s’intéresse aux relations entre l’UdeM et le promoteur, le regroupement tente tant bien que mal de rendre publics les accords du contrat entre l’UdeM et l’entrepreneur. Il adresse une lettre à la direction de l’UdeM.

L’Udem n’a toujours pas réagi à cette lettre, ce qui étonne le professeur de droit à l’UdeM et porte-parole du Rassemblement, Daniel Turp. «Normalement, quand on envoie une lettre, on attend une réponse. Pour l’instant, on n’a rien comme retour de l’Université, regrette-t-il. Pourtant l’ensemble des membres du conseil l’a lu. Ce n’est pas normal.»

Le professeur en pharmacologie à l’UdeM et signataire de cette lettre, Louis Dumont, s’insurge également contre l’acte de vente qui reste secret depuis trop longtemps. «Cela m’inquiète, explique-t-il. Je voudrais savoir pourquoi les clauses du contrat ne sont pas connues. L’avocate de Construction Frank Catania et Associés inc. a affirmé que si ces clauses étaient connues, trop de monde s’opposerait à la vente.»

Sensibiliser le conseil universitaire

En juin dernier, l’UdeM aurait pu mettre fin à l’entente, car le processus de vente n’avait pas encore débuté. Après un premier recours en justice, l’UdeM avait obtenu une prolongation de six mois pour prendre une décision. L’échéance pour conclure la vente arrive donc en décembre.

Le Rassemblement pense que certains membres de la direction de l’Université n’ont pas pris connaissance du contrat. «Nous cherchons à les sensibiliser » , ajoute M. Dumont. La lettre ouverte a pour but de faire en sorte que les membres du conseil universitaire demandent à voir les clauses du contrat et permettre de les faire se questionner sur les effets de cet accord.

Une plainte a été formulée afin de remettre en cause la légalité du contrat. Cette demande a été refusée. M. Turp et ses collègues ont fait appel. L’entrée en vigueur du contrat est de nouveau retardée et devra désormais attendre la décision de la Cour d’appel prévue pour fin 2013.

Version censurée

Le Rassemblement a déposé une demande à la Commission d’accès à l’information pour avoir accès au contrat. Le commissaire ne leur avait fourni qu’une version censurée du contrat avec certains éléments manquants, comme le prix de vente. «Le plus troublant, c’est que les membres du conseil n’ont même pas accès aux clauses du contrat, renchérit M. Dumont. Seules quelques personnes connaissent la teneur du contrat, qui reste dans un coffre-fort à l’UdeM!»

Le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion, a fourni une version du contrat au représentant de l’UPAC qui s’est présenté sur le campus le 30 octobre dernier. «Nous n’avons rien à cacher, donc nous lui avons remis», a-t-il déclaré à La Presse le 9 novembre dernier. 

Le Rassemblement remet également en cause la participation de l’exmaire de Montréal, Gérald Tremblay, à la transaction. Comme le rappelle Le Devoir du 3 novembre dernier, M. Tremblay a participé aux discussions concernant la vente du pavillon. «Jamais je n’ai fait la promotion de M. Catania. Jamais je ne suis intervenu », expliquait M. Tremblay.