Le plagiat fait des vagues

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Par Mathieu.Gohier
mardi 9 novembre 2010
Le plagiat fait des vagues

Des révélations troublantes de plagiats de
thèses de doctorat causent beaucoup de
remous à l’Université Paris 8. Jean-Noël
Darde, professeur, chercheur et blogueur
au département Hypermédia de l’université
parisienne met en cause l’intégrité d’au
moins trois thèses doctorales soumises par
des étudiants-chercheurs de son institution.

L’universitaire expose la position ambiguë
de la direction des écoles doctorales alors
que celle-ci minerait la crédibilité de l’université
en reconnaissant avoir validé des
thèses plagiées. M. Darde expose également
le conflit d’intérêts dans lequel se
trouve la Commission de déontologie :
celle-ci est majoritairement composée de
professeurs qui supervisent les thèses de
leurs étudiants.

L’anonymat,
le nerf de la guerre

Alors que les étudiants accusés de plagiat
et les directeurs de thèse qui les ont supervisés
dénoncent vigoureusement les allégations
dont ils sont l’objet, en plus d’y
aller de poursuites en diffamation, ils réclament
l’anonymat.

Selon les hautes instances administratives
de Paris 8, les cas de plagiat de thèse ne
devraient pas être rendus publics pour des
raisons d’efficacité et de discrétion. Cette
position est fortement contestée par le professeur
Darde. Il affirme que les thèses de
doctorat sont des documents publics dont
les auteurs doivent être connus. Dans son
blogue dédié au plagiat universitaire,
M. Darde explique que « les doctorants
auteurs d’une thèse […] s’exposent à
voir leurs travaux commentés, approuvés
ou critiqués, et en tout état de cause
à voir leurs textes et leurs noms cités».

Jusqu’à

l’UdeM

Selon un document mis en ligne à la disposition
des professeurs et chargés de cours,
la fraude serait fréquente dans les travaux
des étudiants et atteindrait 53 % au premier
cycle et 35 % aux cycles supérieurs.

« Des données qui doivent cependant
être prises avec du recul», explique Paul-
Armand Bernatchez, conseiller pédagogique
au Centre d’études et de formation en
enseignement supérieur (CEFES) et coauteur
du document Stratégies pédagogiques
de prévention du plagiat dans
lequel sont publiés ces résultats. «Ces
chiffres proviennent de la première
étude canadienne sur le sujet et constituent
plus un indicateur sur le plagiat
qu’un chiffre absolu», dit M. Bernatchez.

Le conseiller pédagogique soutient que ces
chiffres sont les résultats d’autodéclarations
d’étudiants et ne constituent en rien
des données précises sur le plagiat à
l’Université de Montréal.