Le maître du volant

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Par Ethel Gutierrez
mercredi 10 avril 2013
Le maître du volant
Le joueur de badminton des Carabins Philippe Charron peut frapper le volant plus de 1000 fois au cours d’un match. (Crédit Photo: James Hajjar)
Le joueur de badminton des Carabins Philippe Charron peut frapper le volant plus de 1000 fois au cours d’un match. (Crédit Photo: James Hajjar)

L’athlète des Carabins Philippe Charron a décroché le titre de champion canadien en double masculin et gagné deux médailles de bronze lors du championnat universitaire canadien de badminton qui a eu lieu du 21 au 24 mars. L’étudiant à la maîtrise en mathématiques, qui a été à plusieurs reprises champion provincial, rêve désormais de conquérir l’Europe et l’Asie.

Philippe Charron joue au badminton depuis l’âge de sept ans. Dès cet instant, il est entré dans le monde de la compétition en jouant dans le Club de badminton Les Raquettes du Nord de Montréal (CBRNM). À 18 ans, il se joint à la Fédération de badminton du Québec, et à l’équipe des Carabins.

L’athlète s’entraîne environ 20 heures par semaine. « Dans mes entraînements, je fais beaucoup de répétitions, explique-t-il. Lors d’un match ordinaire, je peux frapper le volant plus de 1000 fois. Alors, il faut que j’aie un taux d’efficacité très élevé et un taux d’erreur très bas. »

Philippe Charron possède une bonne vision du jeu et de grandes qualités athlétiques. Sa faiblesse n’est nul autre que lui-même. C’est pourquoi il doit travailler sur sa force mentale. « Philippe est un excellent joueur. Lorsqu’il joue, on s’attend à ce qu’il gagne toujours », affirme l’entraîneur-chef de l’équipe de badminton des Carabins, Maxime Bélanger.

L’étudiante à Polytechnique Caroline Vézina vante les qualités de son partenaire de jeu. « Philippe est un gars qui ne parle pas beaucoup, dit-elle. Par contre, lorsqu’il a quelque chose à dire, il ne s’en prive pas. Il n’hésitera pas à m’expliquer plusieurs fois un concept que je ne comprends pas très bien. »

L’un des plus grands exploits de Philippe Charron est d’avoir gagné une médaille d’or en double masculin, et une d’argent en double mixte aux Jeux du Canada en 2011. En l’espace de trois ans, le joueur des Carabins a été trois fois champion provincial en double masculin et deux fois en simple masculin. Il a également remporté un titre universitaire canadien en double mixte et un autre en double masculin. Philippe Charron a même été vice-champion panaméricain en double mixte en 2012.

Le joueur des Carabins espère s’imposer aussi sur la scène mondiale. « Mon rêve serait de gagner une grande compétition internationale en Europe ou en Asie», déclare-t-il. Lors de l’US Open de 2010 et de 2011, l’athlète de 23 ans et son partenaire ont affronté des joueurs qui comptent parmi les cinq meilleurs au monde, et des équipes qui se classaient parmi les dix meilleures au niveau international.

Financer sa passion

L’horaire chargé de Philippe ne lui permet pas de travailler. Il finance sa participation aux compétitions grâce aux bourses universitaires dont il bénéficie. Il est également à la recherche de commanditaires. Pour l’instant, il a un contrat avec l’entreprise Black Knight, qui lui paie son équipement sportif.

Selon l’athlète, les pays asiatiques sont les meilleurs au monde en badminton parce qu’ils ont beaucoup de moyens et de bons joueurs. « En Indonésie, plus de 20 millions de personnes jouent au badminton, dont un million à un niveau élevé, affirme-t-il. Au Canada, nous ne sommes que 2000 joueurs. De plus, les pays asiatiques ont un budget 100 fois plus élevé que le nôtre. »

L’amour des maths Philippe Charron est un passionné du monde des mathématiques. C’est pourquoi plus tard, il veut devenir professeur d’université et travailler dans le milieu de la recherche. Pour lui, les mathématiques et le badminton sont deux mondes parallèles qui lui procurent autant de plaisir l’un que l’autre.

« Ce que j’aime dans les mathématiques, c’est leur universalité, raconte l’athlète. Je peux voyager partout dans le monde et, même si je ne parle pas la langue d’un pays, je sais pertinemment que les symboles et les formules mathématiques sont les mêmes. Je peux donc communiquer avec les autres théoriciens. »

D’après l’étudiant, la créativité est un grand atout pour étudier les mathématiques et travailler dans ce domaine. Il affirme que ce sont les mathématiciens les plus créatifs qui parviennent à trouver de nouvelles théories, et non ceux qui passent leur journée plongés dans des livres.

En attendant de devenir professeur de mathématiques, l’athlète se concentre sur sa carrière de joueur de badminton. Son prochain défi sera de faire partie de l’équipe canadienne de badminton, qui participera à la coupe Sudirman en Malaisie du 19 au 26 mai prochains.