Le droit d’avoir le choix

icone Campus
Par Marianne Castelan
lundi 26 novembre 2018
Le droit d’avoir le choix
Un comité présidé par la registraire était en place pour réfléchir à la mise en place de prénoms choisis à l'UdeM. Photo : Archives Quartier Libre.
Un comité présidé par la registraire était en place pour réfléchir à la mise en place de prénoms choisis à l'UdeM. Photo : Archives Quartier Libre.
L’UQAM a annoncé le 12 novembre dernier la possibilité pour ses étudiants de choisir un prénom d’usage. Ce service, réclamé par le Groupe d’action trans de l’UdeM (GATUM), n’est pas offert aux étudiants de l’Université de Montréal. Une mesure à laquelle l’administration réfléchit, selon sa porte-parole.

Choisir un prénom usuel sera possible à l’UdeM, soutient la porte-parole de l’Université, Geneviève O’Meara. « Dans un avenir rapproché, il sera possible pour les étudiants de choisir leur prénom usuel avec lequel ils souhaitent que l’Université communique avec eux », explique-t-elle. Mme O’Meara ajoute que pour l’instant, il n’y a pas d’échéancier concernant cette mesure.

« Il est malheureusement impossible de connaître toutes les formalités que prendra la possibilité pour les étudiants de choisir leur prénom préféré », explique Mme O’Meara. Elle précise que concernant les documents officiels tels que les relevés de notes ou les diplômes, comme à l’UQAM, le prénom légal sera utilisé.

Une mesure réclamée

Pour le porte-parole du GATUM, Hélio*, les étudiants réclament ce changement. « On nous pose souvent des questions, surtout les personnes nouvelles à l’UdeM, pour savoir comment changer son prénom et son marqueur de genre quand le changement légal n’est pas fait, explique Hélio. Ce à quoi nous répondons avec regret que c’est impossible. »

Hélio estime que ne pas avoir la possibilité de changer son prénom usuel impacte négativement le bien-être et l’expérience de vie des personnes trans au sein de l’Université. Actuellement, tous les étudiants sont identifiés par leur prénom légal. « Les personnes trans n’auraient plus à faire face à des questions déplacées ou à des commentaires et actes transphobes, si le prénom légal n’était plus visible par les professeurs et les étudiants», explique le porte-parole.

Le GATUM milite pour que les étudiants qui n’ont pas encore réalisé une démarche légale de changement de nom ou de genre puissent choisir le prénom par lequel les professeurs et l’Université s’adressent à eux. « Une grande partie des personnes trans vont choisir de changer leur prénom sur leurs documents d’identité, mais certaines personnes, pour différentes raisons, vont ou doivent attendre avant de pouvoir faire leur demande de changement de prénom légal », détaille Hélio.

Un combat partagé

Le secrétaire général de la FAÉCUM, Matis Allali, explique que l’association s’est engagée sur le sujet depuis trois ans. « Nous avons adopté une position en 2015, qui demande qu’on fasse des démarches auprès de l’Université pour que les étudiantes et les étudiants puissent avoir l’usage d’un prénom usuel dans leur parcours académique », détaille-t-il.

Matis précise que la FAÉCUM a discuté plusieurs fois la question avec l’administration de l’UdeM. « Pour ce qui est du prénom usuel, ce qu’on a généralement comme réponse, c’est que l’UdeM est plutôt d’accord », indique-t-il.

Le secrétaire général dit travailler avec des regroupements d’étudiants pour faire avancer le dossier. Il souligne que l’un des principaux gains qu’ils ont réussi à obtenir est des toilettes non-genrées sur le campus de l’UdeM.

* La personne agissant à titre de porte-parole n’a pas souhaité donner son nom ni son genre pour assurer sa sécurité et son anonymat.