Au cours de la conférence, trois experts en architecture : l’architecte paysagiste et professeure à l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage de l’UdeM, Nicole Valois ; le fondateur de l’entreprise montréalaise Claude Cormier et Associés inc., Claude Cormier ; ainsi que le professeur et directeur du programme d’architecture de paysage et d’urbanisme à l’Illinois Institute of Technology de Chicago, Ron Henderson, ont répondu à l’appel de la professeure adjointe à la Faculté de l’aménagement Margot Lystra, responsable de l’organisation de l’événement.
Les conférenciers ont abordé l’importance de la pratique du dessin dans leur profession sous différents aspects. « Dans un projet en architecture de paysage, on utilise le dessin à toutes les phases et il va prendre différentes formes à chaque fois », explique Mme Valois. Par exemple, le dessin sert à réaliser des relevés de terrain, à explorer et à mettre en forme des idées.
Les trois experts ont accompagné leurs exposés d’exemples visuels pour le public.
Selon eux, le dessin agit comme un outil de communication et permet de clarifier les intentions d’un architecte en paysage derrière un projet. « Comme il y a un processus de création, il faut pouvoir communiquer ce qu’on imagine, précise Mme Valois. Verbaliser ce qu’on a en tête spatialement et le dessiner en même temps, pour moi, ça crée l’espace de dialogue. C’est une manière efficace de communiquer avec les gens avec qui je travaille et avec les étudiants. »
Le dessin et le numérique
Aujourd’hui, le dessin n’est pas le seul support utile au moment de mettre en images les plans d’un projet. Le numérique fait partie du processus. « Dans les revues spécialisées, la manière dont les projets sont représentés donne l’impression que c’est une photo, poursuit Mme Valois. Même nous, qui sommes habitués, on a de la difficulté par moment à savoir si le projet est construit ou s’il s’agit juste d’une représentation numérique. »
Toutefois, la professeure est d’avis que l’utilisation de l’imagerie numérique n’a pas le même impact que celui du dessin. « Souvent, les usagers et les clients qui ne sont pas habitués vont penser que quand le projet sera construit, il sera exactement pareil, souligne-t-elle. Alors qu’un dessin à la main qui ne se rapproche pas de la réalité d’une photo laisse place à l’imagination. Ça donne une idée de ce qui sera construit. »
Une vision personnelle
Pour Mme Valois, le dessin n’occupe pas seulement une place importante dans sa profession, mais aussi dans son quotidien. « À la manière des anthropologues, je vais dessiner mon environnement, où je vis, les endroits que je traverse, que je visite, développe-t-elle. Les dessins m’aident à réfléchir. Je vais consigner dans un carnet mes idées sous forme de textes, de dessins et de schémas. »
Selon l’architecte, le dessin inscrit dans la mémoire des lieux, mais aussi des questions que l’on peut se poser à leurs sujets. Lors de la conférence, elle a présenté au public quelques croquis de son carnet. Quelques-uns sont même issus d’un voyage sur l’île de Skye, en Écosse. Ces esquisses l’ont amenée à s’interroger sur la composition géologique du site et à en apprendre davantage sur elle.