L’autre face de la gestion

Selon l’étudiante à la maîtrise en gestions en contexte d’innovations sociales et membre d’IDEOS HEC Abrielle Sirois-Cournoyer, il est difficile de définir précisément l’idée même d’innovation sociale. « Cette idée vient du besoin de développer une nouvelle option vis-à-vis d’une forme plus classique de la gestion, qui s’accorderait mieux avec l’être humain et l’environnement », explique-t-elle. La gestion en contexte d’innovation sociale se veut plus ouverte à la créativité et à l’initiative citoyenne.

« La semaine d’innovation sociale est l’aboutissement de réflexions entre les étudiants et les membres d’IDEOS HEC voulant opter pour une vision de la gestion qui n’entre pas en conflit avec une conscience sociale et environnementale », explique de son côté l’étudiante à la maîtrise en gestions en contexte d’innovations sociales et coordonnatrice de la Semaine d’innovation sociale 2016, Gorana Govedarica.

Pour la première édition, en 2015, appelée Petite semaine de l’innovation sociale, l’évènement visait principalement à rassembler le personnel et les étudiants de HEC intéressés par le sujet. Le comité organisateur, composé de professeurs et d’étudiants, a décidé cette année de mettre en place une programmation ouverte à toute la communauté montréalaise. « Le but de cette semaine est de montrer qu’il est possible d’augmenter son pouvoir d’agir sur trois niveaux : la collectivité, les organisations et la personne, pour participer à une transformation sociale », indique Gorana.

Au-delà de cette Semaine et des évènements ponctuels organisés par IDEOS qui mettent l’innovation sociale à l’honneur, tout un champ d’étude est consacré à ce sujet à HEC. Le programme de deuxième cycle de gestions en contexte d’innovations sociales en est à sa troisième année d’existence et tire son origine du cours intitulé « La décroissance soutenable », mis en place par le professeur au Département de management de HEC Yves-Marie Abraham. Il y remet en question le modèle économique capitaliste. « Historiquement, HEC a accueilli plusieurs personnes intéressées par la gestion alternative, souligne-t-il. Un centre de recherche sur les modèles alternatifs de gestion a aussi déjà existé. » La concrétisation de ce programme coïncide avec la réponse favorable de la communauté étudiante à intégrer dans l’étude de la gestion une vision plus critique et conforme aux enjeux sociaux, environnementaux et culturels actuels.

Une volonté de changement

Gorana, ayant elle-même complété un baccalauréat en administration en 2006, perçoit auprès de la population et des étudiants une plus grande volonté de se tourner vers les coopératives, l’économie sociale et l’innovation sociale depuis la fin de ses études de premier cycle. Elle considère cependant que les citoyens semblent souvent dépourvus et se croient impuissants. « Les gens sentent souvent qu’ils n’ont pas de moyen d’activer leur pouvoir d’agir, même s’ils veulent du changement », pense-t-elle.

Grace à des ateliers axés sur des modes collaboratifs de gestion, des activités de réseautage et des tables rondes offertes par des professionnels et des professeurs, cette semaine vise à créer un espace de partage encourageant la promotion de la gestion alternative. Dans les ateliers, les questions de gouvernance, de financement et de leadership participatifs sont, entre autres, traitées. En plus, diverses entreprises locales qui fonctionnent sur les bases d’innovation sociale se sont jointes au projet.