L’audiovisuel montrélais célébré outre-Atlantique

icone Culture
Par Zacharie Routhier
lundi 16 avril 2018
L’audiovisuel montrélais célébré outre-Atlantique
Pierre-Luc Lecours et Myriam Boucher ont présenté pour la première fois leur projet Élément, une performance audiovisuelle de 25 minutes sur le thème de la nature. (Crédit photo: Maxime Corbeil-Perron)
Pierre-Luc Lecours et Myriam Boucher ont présenté pour la première fois leur projet Élément, une performance audiovisuelle de 25 minutes sur le thème de la nature. (Crédit photo: Maxime Corbeil-Perron)
Quatre étudiants et un professeur de l’UdeM se sont envolés vers l’Angleterre lors de la fin de semaine du 23 mars pour participer au symposium multimédia Seeing Sound. L’évènement, qui présente des conférences, des œuvres et des performances, a célébré la connexion entre Montréal et la vidéomusique, une pratique artistique à l’intersection du son et de l’image.

C’est une relation de longue date avec les artistes de la métropole qui aurait inspiré l’organisateur de l’évènement, selon la doctorante en composition électroacoustique et participante au symposium Myriam Boucher. « Il [l’organisateur] a constaté qu’il invitait beaucoup de Montréalais au fil des années, raconte la participante. Il avait donc envie de faire de la vidéomusique un thème et de mettre la scène montréalaise un peu plus en évidence. » Les étudiants en musique Vincent Fillion, Pierre-Luc Lecours et Maxime Corbeil-Perron ont également présenté leur projet.

Échos locaux et internationaux

Tous deux élèves du professeur de musique numérique et idéateur du terme vidéomusique Jean Piché, Vincent et Myriam s’entendent pour dire que leur professeur a eu un grand impact dans le milieu des arts audiovisuels. « Il a enseigné à beaucoup d’élèves à l’UdeM, et ça a fait des petits un peu partout dans le monde », explique le premier.

Myriam en est un exemple. « Je suis allée à l’UdeM pour étudier la vidéomusique avec Jean Piché, raconte-t-elle. En tant que professeur, mais aussi en tant que compositeur, il a réussi à faire connaître cette discpline artistique à d’autres compositeurs, qui en ont parlé à d’autres, et ainsi de suite. »

Selon Maxime, l’œuvre de M. Piché pourrait même être qualifié de courant social permettant de surpasser les limites de la musique électroacoustique. « Je n’ai pas étudié avec lui, mais indirectement, s’il n’avait pas commencé à faire ça [de la vidéomusique], je n’aurais jamais commencé à faire de la création audiovisuelle », confie-t-il.

M. Piché croit que des créations pouvant être qualifiées de vidéomusique existent en dehors des frontières de Montréal. « Cependant, les gens ne l’appelleront pas nécessairement comme telle », soutient-il. Il explique que beaucoup de gens utilisent le terme musique visuelle, une appellation qui a émergé dans les années 1900. Le professeur ne l’affectionne pas particulièrement en raison de la relation de causalité entre le son et l’image qu’il sous-entend, appellation datant des années 1900 qu’il n’affectionne pas particulièrement. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui l’ont poussé à proposer son fameux néologisme lors de la première de son œuvre paNi intiyA.

Une forme de poésie

Selon M. Piché, cette forme d’art consiste à raconter, en quelque sorte, un conte onirique. Il explique que si le son et l’image dansent ensemble, la relation qu’ils entretiennent n’est pas nécessairement de cause à effet. « Nous n’illustrons pas la musique ni ne “sonifions les images”, résume-t-il. Ce divorce fait en sorte que l’union ou la désunion entre les deux soulève notre intérêt. » Il poursuit en affirmant que le narratif n’est pas central dans le courant qu’il a lui-même nommé. « Ce qui prime en vidéomusique, ce n’est pas l’histoire qu’on raconte, confie-t-il. Ce sont le mouvement, les formes et les couleurs. »

Le professeur et Myriam ont été désignés conférenciers d’honneur lors de cette sixième édition.