L’ASSÉ critique le rapport Ménard

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Par Ludivine Maggi
lundi 19 mai 2014
L'ASSÉ critique le rapport Ménard
Le rapport Ménard souligne que le refus de négocier a affaibli la position des manifestants qui favorisaient une ligne pacifique. (Crédit photo : flickr.com/Camarade Tova)
Le rapport Ménard souligne que le refus de négocier a affaibli la position des manifestants qui favorisaient une ligne pacifique. (Crédit photo : flickr.com/Camarade Tova)

Les conclusions de la Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012 publiées le 14 mai dernier dénoncent le comportement des policiers lors des manifestations. Si la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) s’estime satisfaite du rapport, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) se montre plus critique.

« Le rapport critique les techniques de la souricière et des arrestations de masse, mais il ne va pas assez loin, relève le coporte-parole de l’ASSÉ, Justin Arcand. Ces modes opératoires devraient être bannis. La Commission aurait dû demander leur suppression totale. » L’Association n’est pas surprise des constats sur la question des abus même si elle accueille plutôt bien certaines recommandations comme le moratoire sur le poivre de cayenne et l’utilisation des grenades assourdissantes.

Sur les 28 recommandations émises par les trois commissaires – Serge Ménard, Claudette Carbonneau et Bernard Grenier – 21 concernent le travail des policiers. Le rapport Ménard reproche aux policiers leur conduite lors des manifestations et critique leurs stratégies de contrôle des foules par les forces policières. « Les stratégies d’encerclement et d’arrestation de masse ne devraient être utilisées qu’en dernier recours, toucher le moins possible les manifestants pacifiques », souligne le document.

De son côté, la FEUQ approuve le compte-rendu de la Commission et son retour sur le conflit passé. « On salue la volonté d’un réexamen pour un comportement plus sécuritaire », lance le président de la FEUQ, Jonathan Bouchard. Il reconnaît que le printemps 2012 était une période de crise durant laquelle tout le monde était tendu et sur les nerfs. Selon lui, cette atmosphère n’a pas aidé le travail des policiers. « L’obligation de respecter la loi 12 du projet de loi 78 a engendré une escalade de la pression », explique-t-il. Cette loi spéciale adoptée en mai 2012 visait à assurer que l’enseignement serait dispensé ainsi qu’accessible lors de la reprise des cours, et qu’un organisme lançant une manifestation de 50 personnes ou plus devait indiquer la date, l’heure, la durée, le lieu et l’itinéraire du cortège.

Si l’ASSÉ et la FEUQ n’ont pas la même position quant aux recommandations du rapport Ménard sur les manifestations, les deux s’accordent sur la nécessité d’abroger le règlement P-6 bien que la Commission ne se prononce pas sur ce point. « On appelle le gouvernement à faire quelque chose, notamment l’abolition du règlement P-6 qui outrepasse le droit de manifester », soutient le coporte-parole de l’ASSÉ. Actuellement, ce règlement interdit le port du masque et oblige de donner un itinéraire en cas de manifestation.

La FEUQ espère que les conclusions seront prises en compte par le gouvernement. L’ASSÉ, quant à elle, reconnaît que le rapport peut être un début, mais continue à appeler à la mise en place d’une véritable commission d’enquête ou d’examen sur la répression policière lors des manifestations du printemps érable.