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L’art pour « voir » la science

L’image résulte d’une analyse bio-informatique, grâce à un logiciel qui permet de visualiser des réseaux. Ceux-ci sont comparables aux réseaux sociaux, vitrine des relations d’amitié entre les gens, d’après François-Joseph Lapointe. « Ce sont les mêmes techniques mathématiques que l’on utilise pour construire les réseaux sociaux, mais c’est un réseau bactérien, explique-t-il. On va mettre en lien deux espèces bactériennes qui partagent une similarité génétique. »

Les résultats proviennent d’une longue démarche. Dans la période de récolte de données, M. Lapointe a parcouru la planète en serrant les mains de passants. « À chaque fois que j’arrive dans une nouvelle ville, je serre la main au plus grand nombre de personnes possibles, le plus grand nombre étant un minimum de 1000 personnes pour que l’expérience soit comparable », raconte-t-il. Le professeur et son équipe ont ainsi recueilli des colonies de bactéries en prélevant des échantillons à intervalles réguliers sur la paume du chercheur. Cela leur a permis de créer un réseau à partir de comparaisons génétiques.

L’intégration de l’art à la pratique scientifique est un moyen pour M. Lapointe de stimuler l’intérêt des gens. Cela permet aussi de sortir du cadre de la conférence ou de la communication scientifique devant un auditoire spécialisé. « Cette image, je ne pourrai la publier telle quelle dans un article scientifique même si ma démarche est scientifique, note-t-il. Ce qui m’intéresse, c’est que les gens voient l’image, la trouve belle, intéressante ou intrigante et que, par la suite, ils me posent des questions. » L’art est une porte d’entrée dans le domaine scientifique pour les personnes qui ne le connaissent pas, croit M. Lapointe.

Cette 7e édition du concours La preuve par l’image prend fin le 19 août et le public est invité à voter pour son image « coup de cœur » parmi la vingtaine d’images finalistes.

 

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