L’art de gérer son temps

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Par Marie-Ève Jarry
mercredi 29 janvier 2014
L’art de gérer son temps
Lorsque les températures avoisinent les -20°C, la jeune maman préfère rester avec ses enfants plutôt que d’amener sa fille à la garderie. (crédit photo : Arthur Juchereau)
Lorsque les températures avoisinent les -20°C, la jeune maman préfère rester avec ses enfants plutôt que d’amener sa fille à la garderie. (crédit photo : Arthur Juchereau)

Il y a seulement 24 heures dans une journée et nombreux sont les étudiants qui doivent jongler entre leurs études et un emploi à temps partiel. Pour l’étudiante au certificat en journalisme Sarah Laou, le rôle de mère s’ajoute à son organisation quotidienne. Son plus gros défi est de réussir ses cours tout en travaillant à son compte et en s’occupant de Loane, 2 ans et demi et Jaime, 5 mois et demi.

Tout commence à 6h30, quand le plus jeune se réveille. Pendant que son mari se prépare pour aller travailler, Sarah donne le biberon à Jaime. Par la suite, elle prépare Loane pour la journée, l’habille, la fait déjeuner, et son conjoint Stéphane emmène la petite à la garderie avant d’aller travailler. Sarah, elle, reste à la maison. « Les lundis, j’en profite pour faire la nourriture pour la semaine, explique Sarah. Il y a le bébé qu’il faut nourrir toutes les 3 heures. Par la suite, vers les 11 h 30, j’essaie de m’avancer dans mes contrats, et maintenant, j’ai des devoirs en plus.»

Passé 15h30, la jeune maman habille son fils pour aller chercher la grande sœur à la garderie. De retour à la maison, c’est le temps du goûter pour Loane. Sarah profite de l’heure qui suit pour passer du temps avec sa fille. «C’est à nouveau le temps de nourrir Jaime, et après c’est Loane qui prend son bain, raconte l’étudiante. Quand j’ai cours, en général, mon conjoint arrive vers 17h30 ou 18h00 et c’est lui qui s’occupe de donner le bain à la petite. Personnellement, je pars à 18 h 40 environ, car on habite vraiment proche de l’école, ce qui est bien.» Quand Sarah rentre, il est 22h00 et elle peut manger avec son conjoint. « On se raconte notre journée ou on écoute un film, on essaie de passer du temps ensemble», ajoute-t-elle.

Cet emploi du temps très chargé n’est pas sans conséquences, puisque les soirs où elle se couche tard ne sont pas rares, ce qui joue sur sa fréquentation scolaire. «Je n’ai pas pu assister à la moitié du cours de samedi dernier, car je devais terminer un projet créatif pour un client et mon fils s’était réveillé plusieurs fois dans la nuit, raconte l’étudiante. Je manquais sérieusement de sommeil et le rythme est parfois plus difficile.»

Sarah utilise quelques fois le dessin animé Pocahantas pour divertir sa fille et pouvoir se mettre au travail. (crédit photo : Arthur Juchereau)

Sarah utilise quelques fois le dessin animé Pocahantas pour divertir sa fille et pouvoir se mettre au travail. (crédit photo : Arthur Juchereau)

Gestion du temps

Le choix de cours de l’étudiante devait absolument prendre en compte les besoins de sa famille. « Au moment de l’inscription, j’ai hésité, car j’ai vu que c’était à tous les jours, se souvient l’étudiante. Particulièrement au moment du coucher, où il y a beaucoup à faire : je ne pouvais pas laisser mon conjoint en charge des enfants tous les soirs pour aller à mes cours.» Sarah insiste sur le fait qu’elle ne peut pas tout faire et que c’est pour cela qu’elle a décidé de ne pas prendre plus de trois cours.

La fin de semaine, la situation est d’autant plus compliquée que l’étudiante participe entre autres à un cours du samedi qui s’étale sur toute la journée. Cependant, les enfants aussi ont leurs activités. «Ma fille fait de la danse le samedi, du coup mon conjoint est obligé de l’emmener à son cours et de s’occuper des deux enfants à la fois.»

Le moindre changement de dernière minute à son horaire demande un remaniement complet de sa journée. «Si je dois m’absenter, je l’appelle, lui il vérifie avec son boulot, il me rappelle et je dois reconfirmer tous mes rendez-vous, expose Sarah. Heureusement, comme mon mari est consultant, il décide lui-même de son horaire.»

D’un continent à l’autre

Originaire de France, Sarah est arrivée à Montréal en juillet 2013. Alors enceinte de sept mois et demi, elle suivait son conjoint Stéphane, nouvellement embauché comme cadre dans une entreprise privée. À son arrivée au Québec, elle ouvre rapidement une petite boîte de graphisme qu’elle gère seule.

La présence de la famille pour l’aider au quotidien et une vie active de jeune adulte sont les éléments qui lui manquent le plus. «À Paris, dès qu’on voulait sortir le weekend, on envoyait la petite chez ses cousins, et en semaine, c’était ma mère, relate l’étudiante. Du coup, on n’avait pas besoin de couper sur nos emplois du temps et on avait une vie à nous.» Avec les études qui se sont ajoutées récemment à son emploi du temps, l’horaire de Sarah est de plus en plus serré et par conséquent, elle doit pouvoir compter sur son conjoint quotidiennement.