L’allemagne en films

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Par Guillaume Mazoyer
lundi 14 mars 2016
L’allemagne en films
Les jeudis du cinéma allemand sont l'initiative du professeur invité au Département d'histoire de l'UdeM, Fabien Théofilakis. Crédit Photo : Wikipedia/Creative Commons
Les jeudis du cinéma allemand sont l'initiative du professeur invité au Département d'histoire de l'UdeM, Fabien Théofilakis. Crédit Photo : Wikipedia/Creative Commons
À défaut d’aller en Allemagne, le Carrefour des arts et des sciences de l’UdeM accueille chaque mois les projections gratuites des jeudis du cinéma allemand. Une série placée cette session sous le thème de l’histoire allemande au cinéma, enrichie d’une présentation précédant chaque film.

Les jeudis du cinéma allemand invitent la communauté universitaire à regarder un film allemand qui présente un intérêt culturel ou cinématographique particulier, chaque dernier jeudi du mois. Une initiative lancée à la session d’hiver 2015 par le professeur du Département d’histoire Fabien Théofilakis. « L’idée est de faire découvrir sur le campus une Allemagne qui sort des clichés, indique-t-il. Rien de mieux pour ce faire que la vitalité du 7e art allemand. » Un projet tout naturel pour M. Théofilakis, présent à l’UdeM pour une durée de cinq ans grâce au German Academic Exchange Service.

« Guerres, bretzels et saucisses, c’est cette image-là qu’on a de l’Allemagne, blague l’étudiant au baccalauréat en histoire David Lesage. En allant aux projections, j’ai beaucoup appris sur la culture allemande dans sa globalité, en plus de son histoire. » Une double victoire pour le projet, dont la mission est aussi de faire rayonner la culture allemande à l’étranger.

Cette deuxième saison s’accompagne d’une collaboration avec le Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques pour offrir une présentation de chaque film sous un double regard, celui de l’historien et celui du spécialiste du cinéma. « Il s’agit, d’une part, de remettre en contexte ces créations artistiques qui en disent autant sur le passé qu’ils racontent que sur l’Allemagne à laquelle ils appartiennent, d’autre part, de mettre en perspective les films les uns par rapport aux autres, précise M. Théofilakis. Le pari est de penser que l’approche bidisciplinaire permet d’apprécier davantage l’œuvre retenue. » À l’issue de la séance, les spectateurs peuvent venir discuter du film avec les professeurs s’ils le souhaitent.

Pas besoin d’être germanophone ni germanophile pour assister à ses projections. M. Théofilakis se veut rassurant, les films sont sous-titrés en français. « C’est avant tout un moment convivial et de partage, dit M. Théofilakis. À défaut d’être germanophile au début de la séance, espérons que le spectateur le soit devenu à la fin ! »

Les thématiques sont choisies afin d’attirer un large public tout en formant une certaine unité d’un film à l’autre. « Le deuxième film projeté a été fait en Allemagne de l’Est sous l’occupation communiste, ce qui donne un autre point de vue sur le pays, explique l’étudiant au baccalauréat en histoire Julien Pelneault, spectateur des projections. On n’a pas souvent l’occasion de voir des films de ce genre. »

Le passé est un thème particulièrement présent dans le cinéma allemand en raison du poids de l’Histoire, selon M. Théofilakis. Cela ne veut pas dire que son traitement n’a pas connu d’évolution. « Un quart de siècle après la chute du Mur, trois générations après la Seconde Guerre mondiale, un siècle après la Grande Guerre, le cinéma allemand offre un aperçu de la façon dont chaque société interroge son passé et, ce faisant, le reconstruit », explique M. Théofilakis. C’est le cas pour le xxe siècle, mais aussi pour des périodes antérieures, qui pourront être à l’affiche dans les prochaines années, selon le créateur du projet.