L’AESSUM manifeste pour une rémunération des stages

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Par Mylène Gagnon
mercredi 21 février 2018
L’AESSUM manifeste pour une rémunération des stages
Un contingent de manifestants de l'AESSUM a déambulé dans les quartiers Côte-des-Neiges et Outremont. (Photo: Mylène Gagnon)
Un contingent de manifestants de l'AESSUM a déambulé dans les quartiers Côte-des-Neiges et Outremont. (Photo: Mylène Gagnon)
Plusieurs manifestations ont eu lieu dans le monde hier pour demander la rémunération de tous les stagiaires. Une vingtaine d’étudiants de l’UdeM ont marché jusqu’au bureau de la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, pour montrer leur mécontentement.

Alors que 15 000 étudiants étaient en grève au Québec, à l’UdeM, seule l’Association étudiante du service social (AESSUM) a répondu à l’appel de la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages. Cette dernière a répondu elle-même à l’appel lancé par la Global Intern Coalition. « C’est le début d’un mouvement qui va vraiment grandir, soutient l’étudiante au baccalauréat en travail social Sarina Motta. En ce moment, il y a des gens des autres associations qui sont venus nous aider, mais pour les prochaines actions, on espère vraiment que d’autres associations détiendront un mandat de grève. »

Une vingtaine de personnes ont piqueté leurs cours et participé à la manifestation. Partant de la Place de la Laurentienne, les étudiants se sont ensuite dirigés vers le bureau de la ministre David.

 

Des étudiants exaspérés

Comme pour les étudiants en enseignement, lors du stage final, les étudiants en travail social possèdent une charge complète sans être rémunérés. L’étudiant en travail social Philippe Girouard se dit exaspéré par cette charge de travail. « Je travaille 21 heures par semaine à mon stage, ce qui devrait inclure la rédaction de mon séminaire de stage et mes lectures, mais les milieux de stage ne sont pas sensibilisés à cette réalité, déplore-t-il. On se retrouve à réaliser beaucoup plus d’heures que prévu. »

Philippe se sent toutefois privilégié, lui qui a un baccalauréat en poche, car il a donc droit aux prêts et bourses. « Alors que le nombre d’heures est censé être similaire aux autres sessions, le programme nous dit : »Ne prenez pas de travail, vous n’aurez pas de temps cette session-ci. » », ajoute-t-il.

En plus du stage qui accapare trois jours de leur semaine, les étudiants suivent deux ou trois cours magistraux. « Nos cours sont coupés en deux et les professeurs essaient qu’on n’ait pas trop de devoirs après les classes, mais c’est quand même très exigeant, confie-t-il. Cette semaine, j’ai eu quinze heures de cours en plus de mon stage. »

L’incidence sur le travail des femmes

Les stages obligatoires et non rémunérés touchent des domaines où les femmes sont davantage présentes que les hommes, que ce soit le travail social, l’éducation, les soins infirmiers ou l’enseignement. L’étudiante en action communautaire, Marie-France Brochu, affirme que les femmes sont considérées comme de la main d’œuvre bon marché.

 

Une autre grève aura lieu le 8 mars lors de la Journée internationale des droits des femmes puisque la rémunération des stages les touche davantage. Sarina est persuadée que ces grèves et manifestations auront un effet sur le gouvernement. « La session dernière, avant la manifestation du 10 novembre, la ministre David avait dit que les stages ne sont pas rémunérés, parce que les étudiants sont en formation, se souvient-elle. Trois jours après cette grève, elle a en fin de compte déclaré qu’elle se pencherait sur la question. » Si une journée de grève a permis à la ministre de changer d’avis, Sarina assure que les étudiants continueront jusqu’à tant qu’ils soient entendus.