La rectrice de l’UQTR, Nadia Ghazzali, quitte ses fonctions

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Par Patrick MacIntyre
mercredi 27 mai 2015
La rectrice de l'UQTR, Nadia Ghazzali, quitte ses fonctions
Crédit photo: Flickr/Communications UQTR https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/legalcode
Crédit photo: Flickr/Communications UQTR https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/legalcode
La rectrice de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Nadia Ghazzali, quitte ses fonctions. Le ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Blais, en a fait l’annonce en fin d’après-midi le mercredi 27 mai.

Cette annonce tombe alors qu’un rapport sur la gestion de l’UQTR de la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a été déposé mercredi matin.

M. Blais a indiqué en point de presse : « Le rapport est très critique par rapport à la gouvernance de la rectrice. Je ne peux plus lui accorder ma confiance. »

Le président du conseil d’administration de l’UQTR, Yves Tousignant, a également démissionné. Celui-ci était aussi visé par le rapport puisqu’il cumulait des fonctions d’élu municipal en tant que maire de Saint-Pierre-les-Becquets.

Dans le rapport publié le 27 mai, on peut notamment lire (rapport disponible ici) :

« Des étapes clés liées à la saine gestion de projets immobiliers n’ont pas été suivies par l’UQTR pour des projets importants réalisés ces dernières années. » 

« La gestion par l’UQTR du projet de campus à Drummondville présente des déficiences. » 

« L’UQTR n’a pas toujours respecté la réglementation et les saines pratiques de gestion lors de l’attribution et de la gestion de certains contrats de service professionnels. » 

-« Pour les éléments ayant fait l’objet de nos travaux, le conseil d’administration et la haute direction de l’UQTR n’ont pas assumé pleinement leur rôle en matière de gouvernance. La rectrice n’a pas suivi toutes les saines pratiques de gestion pertinentes lors de la réorganisation administrative entreprise. »

Mme Ghazzali avait déjà fait l’objet d’un blâme par une firme dans le cadre d’un audit externe pour des « lacunes de gestion » en 2013.

En mars 2013, Radio-Canada diffusait un reportage révélant que Mme Ghazzali avait reçu un soutien de l’UQTR pour sa Chaire de recherche pour les femmes en sciences et en génie chiffré à un million de dollars sur trois ans. Or, selon le reportage, le conseil d’administration de l’Université n’avait pas été consulté au sujet de cette demande. Mme Ghazzali dirigeait cette Chaire à l’Université Laval avant sa nomination. Elle souhaitait la déménager à l’UQTR. 

De plus, en novembre dernier, Radio-Canada révélait que le comité d’éthique et de déontologie de l’UQTR avait recommandé, en mai 2013, la destitution de Mme Ghazzali. Le conseil d’administration avait finalement décidé de la maintenir en poste.

L’UQTR avait reçu, fin 2014, la visite de deux enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption concernant des irrégularités dans la haute gestion de l’établissement (voir notre article). « À ce que je sache, tout se fait dans les règles de l’art au niveau de l’octroi des contrats, et je n’ai pas vu d’irrégularités depuis mon arrivée il y a un an et demi », avait confié Yves Tousignant au journal Le Devoir;

L’ancien vérificateur général du Québec, Michel Samson, s’était intéressé en novembre 2014 aux livres comptables de l’UQTR. 

Selon Radio-Canada, la rectrice a réagi à cette affaire en affirmant : « J’assume toutes les décisions que j’ai prises. Maintenant, c’est le temps de penser un peu à moi. » Le mandat de Mme Ghazzali devait prendre fin en 2017.