La réception hybride du webdocumentaire

Élène Tremblay, qui sera animatrice et communicatrice à l’évènement, voit dans ce colloque l’opportunité de faire connaître les enjeux reliés à la création et à la réception de webdocumentaires. « Le colloque sera l’occasion de faire entrer en dialogue les différentes perspectives et expériences des chercheurs et chercheurs-créateurs et de faire émerger une théorisation naissante », commente-t-elle.

M^me Tremblay décrit cette nouvelle forme médiatique comme un objet non linéaire composé de fragments de vidéos que le « visiteur-spectateur » découvre dans une interface graphique qu’il peut manipuler à sa guise, ce qui transforme la manière dont il consomme le contenu. « Quand il [le visiteur-spectateur] commence et cesse son visionnement, c’est lui ou elle qui détermine l’ordre dans lesquels ces fragments se succéderont, explique-t-elle. En ce sens, il participe au montage de ceux-ci et devient en quelque sorte coauteur. »

Cette participation active au déroulement narratif pose la question de l’engagement du spectateur et l’importance de son rôle actif. « Il faut aussi accepter que ce dernier, possédant la liberté de choisir son parcours, de continuer ou s’arrêter puisse ne pas visionner l’ensemble de l’œuvre ni le faire dans l’ordre souhaité », note M^me Tremblay. Cela influence le travail des créateurs, entre autres le cinéaste qui doit anticiper les habitudes du spectateur. « Cela implique de nouvelles façons de scénariser, car il s’agit non seulement de scénariser un “récit” qui sera morcelé dans une arborescence offrant de multiples parcours, mais également de scénariser l’expérience qu’en fera le visiteur », précise-t-elle.

La forme du webdocumentaire s’illustre avec succès au Canada, selon M^me Tremblay. Les productions de l’ONF interactif en sont des exemples.

Le webdocumentaire : une création partagée?
Lundi 9 mai, de 9 h à 16 h45
UQAM
Pavillon Sainte-Catherine (V) – V-4445