La musique numérique en fête

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Par Claire-Marine Beha
mercredi 13 janvier 2016
La musique numérique en fête
Les acteur·rice·s, les réalisateur·rice·s et les musicien·ne·s du Canada sonnent l’alerte sur la menace que représente l’IA pour leur activité, leur source de revenus et leur réputation. Crédit photo: Faculté de musique de l'UdeM.
Les acteur·rice·s, les réalisateur·rice·s et les musicien·ne·s du Canada sonnent l’alerte sur la menace que représente l’IA pour leur activité, leur source de revenus et leur réputation. Crédit photo: Faculté de musique de l'UdeM.
Le secteur des musiques numériques de la Faculté de musique de l’UdeM organise chaque année Ultrasons, deux séries d’événements au cours desquelles les étudiants viennent présenter leur travail au grand public. Les séries 2016 auront lieu du 19 au 21 janvier, puis reprendront en avril.
« C’est le résultat de trois mois de labeur. Nous sommes libres de créer l’œuvre de notre choix. »
Myriam Boucher - Étudiante au baccalauréat en musiques numériques

« Comme son nom l’indique, c’est un événement qui se dédie au sonore de façon ‘‘ultra’’, explique le responsable du programme en musiques numériques, Nicolas Bernier. La salle Claude-Champagne sera équipée de 32 haut-parleurs de qualité exceptionnelle qui formeront une sphère. » Le public s’installe sur la scène et non dans les gradins, comme à l’habitude, afin de vivre une performance unique et immersive.

Les formes d’expressions sont multiples : vidéomusiques, performances en direct, musiques enregistrées ou encore pièces mixtes avec des instruments. « Il n’y a pas de sélection, indique le professeur titulaire en composition électroacoustique Robert Normandeau. L’événement s’inscrit dans un cadre pédagogique. Les étudiants au baccalauréat créent une œuvre spécialement pour Ultrasons dans le cadre du cours de composition et seront notés. Les étudiants au deuxième cycle participent s’ils le souhaitent. »

Ultrasons est l’occasion pour les étudiants de présenter leurs travaux créés lors de la session précédente. « C’est le résultat de trois mois de labeur, révèle l’étudiante au baccalauréat en musiques numériques Myriam Boucher. Nous sommes libres de créer l’œuvre de notre choix. » La Faculté de musique invite un compositeur à chaque nouvelle série. Pour cette édition, c’est le professeur français en musique électroacoustique du Conservatoire de Nice Michel Pascal qui viendra performer sur scène. « Les compositeurs sélectionnés viennent également donner des conférences, ce qui est enrichissant pour nous », précise Myriam.

D’Ultrasons à la scène professionnelle

L’événement permet aux étudiants de faire connaître leurs œuvres dans un objectif de professionnalisation. « C’est un moment privilégié pour mettre à l’épreuve un projet et en évaluer sa réception », explique l’étudiant au baccalauréat en musiques numériques Pierre-Luc Lecours. Il a déjà pu voir l’une de ses œuvres jouée à Toronto et à Québec grâce à Ultrasons.

« On ne va pas forcément percer dans notre carrière suite à cela, pense l’étudiante au doctorat en musiques numériques Ana Dall’Ara Majek. Mais on tisse des collaborations, on conserve nos œuvres à des fins promotionnelles ou pour documenter notre travail. »

Le cœur du travail de ces musiciens est le son, ainsi que la texture sonore. « Notre programme se nomme ‘’musiques numériques’’ au pluriel, car le genre est multiple, explique M. Bernier. Nous ne créons pas de la musique traditionnelle avec de l’harmonie et du rythme. Il y a l’acousmatique avec du son uniquement, de la performance électronique et de la musique visuelle. »

Les musiques numériques découlent entre autres des compositions électroacoustiques et médiatiques, des domaines qui se sont établis à la Faculté de musique de l’UdeM dès les années 1980. « De nombreuses créations sonores forment l’ensemble des musiques numériques, mais le point commun est l’emploi des nouvelles technologies comme expression artistique », soutient Ana.

Les finissants des programmes se destinent parfois à la performance en concerts, mais ils sont souvent engagés dans l’industrie du jeu vidéo, du cinéma (postproduction) ou du théâtre et de la danse contemporaine (composition). « On entend de la musique numérique partout sans s’en rendre compte », souligne M. Normandeau. Le baccalauréat en musiques numériques a été lancé en septembre 2013 à l’UdeM.