Culture

Quartier Libre a rencontré Francis Martin, alias Kaya, en plein blizzard.

Kaya, dit l’Élu

« J’ai pris ma retraite à 26 ans. Je me suis mis à voyager et à étudier mes rêves. C’est devenu ma nouvelle partition musicale. », raconte Kaya, l’homme qui a compris, au terme d’un long recueillement, que la Vie, c’est comme un Rêve. Voilà un destin attrayant. Je veux être Kaya. Mode d’emploi.

Étape première: Être précoce

« J’ai commencé la musique en étant très, très jeune», révèle en toute humilité celui qui est né sous l’étoile du changement. Au début de sa vie, en 1968, Kaya se nomme Francis Martin Lavergne. À l’âge de six ans, pourvu d’une voix angélique, il participe activement à la chorale de l’église de Saint- Félicien et attire les foules. À sept ans, l’enfant adopte son nom d’artiste officiel : Francis Martin. Les trois années suivantes sont chargées d’événements : parallèlement à une longue expérience de coma subséquente à un accident de bicyclette, il devient la jeune étoile montante du Saguenay – Lac-Saint-Jean. Il est le garçon de plusieurs concerts.

Quartier Libre a rencontré Francis Martin, alias Kaya, en plein blizzard.

En 1978, âgé de dix ans, Francis Martin se joint à la distribution de l’opéra rock Starmania de Michel Berger et Luc Plamondon. «Francis joue le rôle d’un extra-terrestre qui vient dire à l’humanité qu’elle se perd dans la recherche de gloire, de guerre et de vie uniquement matérielle », apprend-on dans sa biographie officielle. À cette époque, il est aussi camelot. Quelques années passent pendant lesquelles Francis Martin prend part à la tournée nationale de Starmania et vit certaines expériences spirituelles. Il parle aussi une heure chaque soir à son grand-père décédé dans des circonstances mystérieuses.

À partir de 1984, le jeune artiste travaille avec passion et acharnement dans des studios d’enregistrement. Entre 18 et 25 ans, il connaît un succès fulgurant : il enregistre cinq albums, devient le protégé de Sony et signe des contrats à New York. On le présente comme étant le prochain phénomène Céline Dion. Il est sur toutes les scènes et accumule les hits. S’il faut le rappeler, son album Quand on se donne est certifié or, presque platine. Bref, ce jeune auteur-compositeur-interprète présente du potentiel.

Étape seconde: Savoir lâcher prise

« J’avais tout ce dont tout le monde peut rêver : une bonne équipe, la meilleure maison de disque, tout l’entourage de Céline Dion. J’avais la gloire, la richesse et les grandes possibilités, mais ça ne m’accrochait pas», confie sans nostalgie Kaya. Le feu sacré de la musique s’éteint alors que Francis Martin a 25 ou 26 ans. « J’écrivais des chansons, mais j’avais l’impression de ne pas savoir comment dire ce que je voulais vraiment exprimer. Je ne vivais pas d’insatisfaction créative en tant que telle, mais je sentais toujours un vide», dit-il. Son statut de célébrité ne lui fait pas éprouver de fébrilité particulière. Fait étonnant, il reçoit en 1995 – non sans réticence et dans des circonstances célestes –, un héritage important d’un admirateur qu’il ne connaît pas. Il prend alors sa retraite, voyage et devient ermite. « J’ai vécu dans un chalet sans télé, sans journal, sans voir personne pendant plusieurs années. Au début, les gens pensaient que j’avais sauté un plomb et je les comprenais de penser ça.» C’est alors que les rêves commencent à se manifester. « Je pouvais faire jusqu’à 50 rêves par nuit. Je me réveillais très régulièrement avec en tête une série de plusieurs rêves, des flashs ou des rêves plus développés. Je les écrivais. Ça me faisait peur et me fascinait», se souvient-il, le regard sans limites.

À cette époque, et encore aujourd’hui, Kaya rêve, médite ses rêves et rêve encore. Il s’interroge sur le sens de la vie.

Étape troisième: Avoir des convictions, des projets et du discernement

«Le rêve est quelque chose de si important qu’on devrait l’enseigner dès le primaire. Ce devrait être un cours de philosophie du rêve, de compréhension de ses mécanismes et d’étude de ses symboles », affirme Kaya, qui est devenu éditeur* d’ouvrages de développement personnel et écrivain, d’où le nom de plume. Selon l’homme de foi, le sens de la vie est de développer des qualités et des vertus. Le processus pour y arriver est intimement lié à l’interprétation intelligente du rêve, compris comme le mariage de l’esprit et de la matière, comme une source de connaissance de soi et d’évolution. «Je suis convaincu que la spiritualité de demain va passer par les rêves. Je crois que les rêves offrent une autonomie dans le domaine du personnel que rien d’autre ne peut égaler. Avec les rêves, on n’a besoin de personne pour nous guider », croit l’écrivain, qui compare le rêve à l’algèbre. « Les rêves sont logiques, mathématiques. Une panoplie de symboles y interagissent et s’additionnent les uns aux autres pour donner un sens.» Le rêve donnerait accès à des états de conscience représentés par des symboles. Il s’agirait d’une suite logique d’information, d’états d’âme, de distorsions et d’états de conscience. Analyser un rêve offrirait plusieurs possibilités : décortiquer les mémoires qu’on a enregistrées, poser des questions, visiter l’inconscient des autres et découvrir l’avenir. «Il m’est arrivé en rêve d’assister à la réunion de l’équipe de distribution de mon livre en Australie. Quand j’ai reçu un courriel, deux jours plus tard, je savais exactement ce qu’il contiendrait : je l’avais vu en rêve. Je suis habitué à ça, je suis vraiment habitué à ça », confie l’artiste, rappelant qu’il n’existe aucune limite au développement de l’esprit humain.

Personne ne semble mieux pouvoir expliquer que Kaya les potentialités du rêve sur la réalité. Une vingtaine de ses livres sont distribués à l’échelle internationale. Il prend l’avion chaque semaine pour donner des conférences dans lesquelles il aborde le rêve à partir d’un optique média. Il analyse ce que l’inconscient capte lorsqu’il est mis en contact avec un film, une publicité ou de la musique. Les gens peuvent aussi lui demander des interprétations en direct de leurs rêves. Décodeur de symboles, Kaya vous expliquera comment étudier le plan de votre vie. Parce que c’est son destin à lui, duquel vous pouvez vous inspirer, ce mode d’emploi en main.


* Éditions Univers/cité mikaël (sans but lucratif): www.ucm.ca

Kaya donne une conférence au Relais Gouverneur de Saint-Jean-sur-Richelieu le 16 février

et au Centre Saint-Pierre de montréal le 20 avril.

Un incontournable: francismartin.ca

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