Jouer avec les nombres

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Par David Brosseau
vendredi 16 novembre 2018
Jouer avec les nombres
L’équipe de hockey féminin des Carabins a remporté le championnat canadien en 2013 et en 2016. Crédit photo : Benjamin Parinaud.
L’équipe de hockey féminin des Carabins a remporté le championnat canadien en 2013 et en 2016. Crédit photo : Benjamin Parinaud.
D’abord exclusives aux ligues professionnelles de hockey, la collecte, l’analyse et l’utilisation de statistiques avancées font maintenant partie intégrante du circuit universitaire.

«Ça nous a permis d’aller chercher des informations plus étoffées et surtout objectives sur la performance des athlètes », explique l’entraîneuse-chef de l’équipe féminine de hockey des Carabins de l’UdeM, Isabelle Leclaire.

Selon elle, les statistiques des Carabins sont très avancées. « On est probablement dans une minorité d’équipes au pays qui a accès à des données comme celles-là », précise celle qui est à la barre de l’équipe depuis ses débuts en 2008.

Changements positifs

Pour Mme Leclaire, l’arrivée des statistiques avancées a conduit à plusieurs changements positifs. «Ça nous permet de comparer notre évaluation subjective, qu’on a pendant le match, avec des informations objectives, avance-t-elle. Par exemple, voir dans la composition de nos trios quelles joueuses pourraient le mieux fitter ensemble.» Elle explique qu’auparavant, un entraîneur se fiait presque uniquement à son instinct.

Elle peut désormais se baser autant sur des données subjectives que sur des chiffres objectifs pour préparer sa formation et même s’ajuster en cours de match. «Les statistiques servent à apporter de l’information supplémentaire, que les entraîneurs ne voient pas nécessairement, précise-t-elle. Il y a un élément qu’on ne doit pas enlever du coaching, c’est notre feeling.»

L’homme derrière les chiffres

Cet accès à de telles données est rendu possible grâce au statisticien des Carabins, Christophe Perreault. « Les statistiques sont colligées depuis cinq ou six ans, explique celui qui est entré en poste en 2010. À l’époque on ne faisait que compter les lancers, et au fil du temps, ça s’est développé. »

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Le statisticien des Carabins, Christophe Perreault. Crédit photo : Benjamin Parinaud.

Chaque équipe doit transmettre quatre statistiques avec la Ligue lors de ses rencontres à domicile: les minutes de pénalités, les buts, les passes et les tirs. Les autres servent uniquement aux équipes pouvant les relever. Selon M. Perreault, certaines données sont plus intéressantes que d’autres. « Je vais les garder pour moi », lance M. Perreault en riant.

L’angle de traitement des statistiques constitue l’élément primordial, selon lui. « Avec la nature privée de la chose, chaque personne les traite à sa façon, avance-t-il. Toutes les équipes y portent attention.  À quel niveau? C’est ça, la différence.»

Appliquer les nombres

Trois niveaux séparent les statistiques de la patinoire, selon M. Perreault. « L’analyste travaille toujours 100 minutes pour en parler 10 minutes au coach qui va en parler une minute à la joueuse », raconte-t-il.

Pour la capitaine et défenseure des Carabins, Valérie St-Onge, ces données peuvent aider les joueuses à mieux comprendre certains aspects du jeu. « Par exemple, le nombre de minutes d’utilisation [est une statistique] que nous n’avions pas il y a deux ans », commente-t-elle.

Comme ces nombres viennent à elle, celle qui en est à sa cinquième année avec les Carabins ne s’y intéresse pas plus que ça. Elle souhaite uniquement que l’équipe, forte de trois victoires en quatre rencontres cette saison au moment de mettre sous presse, continue de s’améliorer.