Édito : L’intimidation prend de l’ampleur à l’UdeM

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Par Vincent Allaire
mercredi 18 avril 2012
Édito : L'intimidation prend de l'ampleur à l'UdeM
(Crédit photo : Pascal Dumont)
(Crédit photo : Pascal Dumont)

L’Université a embauché des agents de sécurité supplémentaires pour prévenir le vandalisme. Lundi dernier, cela a mené à des agressions verbales de la part des agents contre des étudiants et des enseignants.

L’arrivée de ces agents survient après que des centaines de manifestants ont envahi jeudi dernier le hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry. Les cris fusaient de partout, amplifiés par l’acoustique de la pièce. Les étudiants manifestaient de manière spontanée en réaction à l’annonce d’une injonction obtenue par l’Université.

Certains ont même tenté de démolir la porte du recteur, Guy Breton, avec un bélier. En vain. Ils ont donc enfoncé d’autres portes, sectionné des câbles Internet, lancé de la peinture rouge sur les murs et de la peinture blanche sur des sièges du grand amphithéâtre. Un membre de l’équipe de rédaction de Quartier Libre, présent sur les lieux, a été intimidé par certains manifestants alors qu’ils couvraient l’évènement.

À la manifestation du 13 mars dernier, des étudiants avaient pourtant pris à partie des casseurs qui tentaient de vandaliser une voiture de police. Cela avait montré que les étudiants étaient capables de gérer les actes de vandalisme par eux-mêmes.

Au final, la violence ne sert pas les étudiants. Le gouvernement ne peut pas céder devant des actes de violence. Reformulons-le autrement: le gouvernement a toute la légitimité d’agir comme il le veut quand il y a de la violence. L’histoire moderne au Québec en est garante.

Dans le domaine de la construction, le gouvernement est en train de mettre fin au placement syndical, à cause notamment des gestes d’intimidation posés par certains travailleurs à l’endroit d’autres travailleurs. En 2005, la victoire du mouvement étudiant s’est faite au prix d’un schisme entre les deux fédérations étudiantes universitaires et collégiales et l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), cette dernière ayant refusé de dénoncer les actes de violence. Le gouvernement libéral de l’époque l’avait exclue de la table de négociation et avait discuté avec les fédérations. C’est d’ailleurs la même dynamique qui s’est installée depuis dimanche dernier, alors que la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a invité uniquement la FEUQ à négocier.

Le gouvernement libéral de Jean Charest a aussi reculé sur plusieurs dossiers depuis son arrivée au pouvoir en 2003: enquête sur la construction, syndicalisation des travailleuses en milieu familial, privatisation du parc du Mont-Orford, centrale thermique du Suroît.

Dans tous ces cas, les personnes qui s’opposaient aux décisions du gouvernement n’ont pas eu recours à la violence. Et elles ont gagné.