Identité de genre : pour une université inclusive (partie II)

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Par Administrateur
jeudi 27 février 2014
Identité de genre : pour une université inclusive (partie II)

Cette lettre est la seconde partie d’un texte publié dans notre dernier numéro.

Dans une lettre publiée il y a deux semaines, je décrivais les problèmes que vivent les étudiants trans* [Note de l’auteure : terme englobant les personnes transgenres, transsexuelles ou genderqueer] au sujet de l’utilisation de leur nom légal à l’Université à la place de leur nom d’usage. Cependant, il y en a d’autres.

Les espaces genrés (et surtout les toilettes) sont une autre importante source d’anxiété. Une personne genderqueer peut se sentir mal à l’aise de devoir choisir entre deux options, toilette des hommes ou toilette des femmes, dans lesquelles elle ne se reconnaît pas. Une femme trans qui porterait des vêtements féminins mais qui aurait toujours un corps visiblement masculin ne se sentira pas à sa place dans la toilette des hommes, mais risque d’être victime de violence ou de discrimination en entrant dans celle des femmes. Et pour ce qui est d’utiliser une toilette publique pour changer de vêtements et d’expression de genre selon le contexte, n’y pensons même pas : en entrant comme homme et en sortant comme femme, par exemple, on est sûr de ne pas être au bon endroit, peu importe celui qu’on choisit.

En conséquence, certaines personnes trans* ne vont pas aux toilettes sur le campus.

En ce moment, les toilettes sont divisées hommes/femmes. C’est un état de fait plus ou moins inaltérable dans les cas des grands espaces de toilettes, mais il n’en est pas de même pour les toilettes à une personne, dont plusieurs sont inutilement genrées – si une seule personne à la fois peut entrer, pourquoi distinguer entre hommes et femmes ? Il en existe quand même un certain nombre, par exemple au Carrefour des arts et des sciences (au 1er étage du pavillon Lionel-Groulx). En ce moment, ces toilettes sont normalement séparées hommes/femmes, et il suffirait de retirer l’indication « hommes » ou « femmes » et de diffuser adéquatement l’endroit où elles se trouvent pour améliorer l’état d’esprit de bien des étudiants. Ce changement a déjà été mis en place pour les toilettes situées près de l’Action service communautaire (au niveau mezzanine du pavillon 3200, Jean-Brillant).

Des solutions en cours ?

Récemment, un regroupement s’est formé pour défendre les droits et les besoins des personnes trans* : le Groupe d’action trans* de l’UdeM.

En plus de militer pour l’usage du nom usuel et l’installation de toilettes neutres, le groupe a d’autres objectifs : modifier la Politique contre le harcèlement pour interdire la discrimination ciblant l’identité et l’expression de genre, éduquer le personnel à bien traiter les personnes trans* et favoriser la diffusion des politiques trans-inclusives de l’Université – quand il y en aura…

Les membres du groupe et moi-même cherchons présentement à rassembler une pétition qui nous donnera non seulement la chance d’appuyer ces revendications, mais aussi de sensibiliser la communauté universitaire à nos difficultés – peu de gens les connaissent. En date du 20 février, après seulement quatre jours et malgré notre faible nombre, nous avons déjà récolté plus de 500 signatures.

CAROLINE TROTTIER-GASCON

Étudiante en histoire facebook.com/trans.umontreal

trans.umontreal@gmail.com