Festival hip-hop de Montréal : Rap entrepreneurial

icone Culture
Par Olivier Boisvert-Magnen
mardi 3 avril 2012
Festival hip-hop de Montréal : Rap entrepreneurial

Après la première édition du festival punk Pouzza Fest l’an dernier, Montréal aura son premier festival hip-hop d’envergure internationale. Organisé par quatre producteurs réputés du rap québécois, le Festival hip-hop de Montréal (FHHMTL) mettra l’accent sur la diversité.

« Le festival rend justice à tous les styles de hip-hop, explique Carlos Munoz, un des organisateurs de l’événement. Il y aura du rap classique old school, du gangsta rap, du rap conscient, plus intellectuel… On veut que tous les amateurs du genre y trouvent leur compte.» Des vedettes du rap moderne telles que Young Jeezy et le français Rohff côtoieront des icônes du rap américain comme Mos Def et EPMD.

Les organisateurs sont particulièrement heureux de la venue du duo légendaire de rappeurs newyorkais Erick Sermon et PMD, qui s’arrêtera le 8 avril au Club Soda. « EPMD, ça fait partie de mes souvenirs d’enfance », se rappelle Rafael Perez, un autre des organisateurs et aussi producteur chez Abuzive Muzik. « C’est un petit cadeau qu’on se fait. On est tous des fans de la première heure », ajoute Carlos Munoz.

La scène hip-hop québécoise sera également représentée par plusieurs rappeurs de divers styles, de langues différentes. Des rappeurs francophones comme Manu Militari, Treizième Étage et Samian tiennent l’affiche aux côtés d’artistes anglophones comme Nomadic Massive et The Narcicyst. Une façon de rendre hommage à la diversité culturelle de Montréal, selon Carlos Munoz. «C’est une édition test, mais le but dans quelques années serait de rendre encore plus justice au Montréal cosmopolite en invitant plus d’artistes hispanophones, maghrébins et africains », ajoute celui qui est également producteur de disques avec sa compagnie Silence d’or.

Mettre de côté la concurrence

Le comité organisateur comprend quatre figures reconnues dans le petit monde de la production de disques et de spectacles du hip-hop québécois. Y8«On a trouvé le moyen de travailler ensemble en laissant de côté la concurrence habituelle, explique Carlos Munoz. Le hip-hop d’ici est un milieu saturé, mais aussi très fraternel, contrairement à Toronto, par exemple. Ce genre de festival n’aurait pas pu être organisé là-bas.»

Une des forces qui permet la collaboration du groupe est le parcours universitaire de tout un chacun, aux dires de Carlos Munoz, qui a cumulé des études en marketing à l’UQAM et un certificat en droit à l’UdeM. De son côté, Rafael Perez a étudié l’administration à l’Université Laval. Un parcours semblable à Stéphane Péju, qui a étudié l’administration de la musique en France. Steve Jolin, quant à lui, a étudié l’enseignement à l’Université Sherbrooke.

 «Nous avons tous un bagage de connaissances différent qui nous a amenés à devenir des professionnels de la musique, affirme le producteur de Silence d’or. Je ne transpose pas directement toutes les notions que j’ai apprises, mais mes études m’ont aidé à me créer une méthode de travail rigide.» Rafael Perez est du même avis. «Le travail que je fais est en lien direct avec mes études, et il me permet d’être autonome, explique-t-il. Mais je persiste à croire que l’école de la vie est la plus formatrice.»

Le Festival hip-hop de Montréal du 6 au 13 avril 2012 www.fhhmtl.com 

Photo : EPMD le 8 avril au Club Soda