Femmes et pouvoir 

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Par Pascaline David
jeudi 19 mai 2016
Femmes et pouvoir 
De gauche à droite : Pascale Navarro, Cathy Wong, Aurélie Lanctôt et Élise Desaulniers. Photo: Pascaline David.
De gauche à droite : Pascale Navarro, Cathy Wong, Aurélie Lanctôt et Élise Desaulniers. Photo: Pascaline David.
Une causerie autour des femmes et du pouvoir a eu lieu à la librairie Zone libre, le mardi 17 mai dernier. L’étudiante en droit à l’Université McGill Aurélie Lanctôt et auteure de l’essai « Les libéraux n'aiment pas les femmes » était invitée à participer la discussion.

« Les femmes ne veulent pas être admises dans un espace construit sans elles, et sans leurs sensibilités, lance Aurélie Lanctôt. Elles veulent en être les coauteures. » La condition féminine et celle des minorités socioculturelles étaient au centre du débat animé par l’auteure Élise Desaulniers. En plus d’Aurélie Lanctôt, la journaliste Pascale Navarro et la présidente du Conseil des Montréalaises, Cathy Wong participaient à l’échange.

Chaque intervenante a été invitée à imaginer un système utopique où les minorités ne seraient pas lésées. « Les questions concernant la condition féminine devraient être abordées de façon transversale, dans tous les ministères, plutôt que de manière verticale », avance Aurélie. Selon elle, cela sensibiliserait davantage les administrations et rendrait le travail pour l’égalité entre les femmes et les hommes plus efficace, au lieu d’être délégué uniquement au Secrétariat à la Condition Féminine (SCF).

« Une réforme féministe et antiraciste du Code criminel serait utile lorsque l’on observe l’application sexiste de certaines mesures pénales, ajoute la jeune femme. La jurisprudence montre que les juges donnent plus de crédit à un homme utilisant la provocation comme défense qu’à une femme qui plaide la légitime défense. » Les intervenantes ont également discuté de l’idée d’une loi qui rendrait obligatoire la différenciation des genres dans la rédaction de toutes les mesures politiques.

« Pour se hisser au pouvoir, les femmes sont souvent obligées de jouer la game du système et des médias, affirme Aurélie Lanctôt. Il faut savoir faire des compromis et responsabiliser la majorité qui est déjà au sommet pour l’inciter à être plus solidaire des minorités qui souhaitent y accéder ». La jeune femme soutient néanmoins qu’un pas de géant a été fait par rapport aux générations précédentes, car aujourd’hui les femmes osent militer pour que ce soit la société qui s’adapte à elles, et non l’inverse.