Faire évoluer les mentalités

icone Societe
Par Thomas Martin
jeudi 21 septembre 2017
Faire évoluer les mentalités
Le Portail VIH/Sida du Québec lutte contre la stigmatisation des personnes porteuses du VIH. (Photo: Courtoisie Portail VIH/Sida Québec)
Le Portail VIH/Sida du Québec lutte contre la stigmatisation des personnes porteuses du VIH. (Photo: Courtoisie Portail VIH/Sida Québec)
Des étudiants de l’UdeM ont amorcé des initiatives afin de combattre les préjugés liés au VIH et à ceux qui en sont porteurs au sein de la communauté universitaire.

Il fallait faire quelque chose quant au manque de soutien fourni aux personnes séropositives, constate l’étudiant au baccalauréat en économie et politique à l’UdeM, Maxime Comtois, un des trois fondateurs du regroupement Séro-éducation. « Le but est principalement d’offrir du soutien aux étudiants vivant avec le VIH, en incluant toutes les réalités liées à la maladie, pas uniquement celles véhiculées dans les médias qui s’articulent surtout autour de la communauté LGTBQ », affirme-t-il. Les trois étudiants souhaitent notamment tendre la main aux communautés autochtones et aux nouveaux arrivants afin de les faire entrer dans la discussion.

Ce regroupement d’étudiants de l’UdeM, fondé en février dernier, se fixe deux principaux objectifs. « On cherche à augmenter la conscientisation de la communauté étudiante auprès des personnes vivant avec le VIH, pour que ce soit moins difficile socialement pour eux, explique Maxime. On souhaite aussi augmenter les ressources disponibles; qu’ils aient une meilleure couverture médicale, par exemple. »

L’étudiant au doctorat de premier cycle de pharmacie, Vincent Lemire, fait partie des dix étudiants à avoir eu l’idée d’un site pour lutter contre la sérophobie, sexopositif.org. « On a vu qu’il y avait une problématique, notamment au niveau de l’embauche de ces personnes, constate-t-il. Avant de créer ce site, on a fait un sondage auprès des personnes stigmatisées, principalement sur les réseaux sociaux. Les gens réclamaient plus de renseignements. » 

C’est ce qui a poussé les dix étudiants à monter ce site, en partenariat avec le Portail VIH/sida du Québec. « On a observé une sérophobie extrêmement forte sur les applications mobiles sans que personne intervienne, déclare le directeur du Portail, Pierre-Henri Minot. Les étudiants en pharmacie nous ont approchés pour que l’on collabore. Après une rencontre, on a décidé d’agir de cette manière. »

Maxime soulève qu’en travaillant sur le projet, l’équipe a remarqué que les universités francophones et anglophones n’étaient pas au même diapason à ce propos. « Concordia a presque tout un département dédié à la question du VIH, comparativement à l’UdeM où il n’y a presque rien d’après ce qu’on a pu voir », regrette-t-il. 

Une déclaration qui corrobore les recherches effectuées par les étudiants en pharmacie. « À travers les différentes étapes du projet, on n’a jamais entendu parler d’un seul organisme spécifique à la question, soutient Vincent. Il en existe plusieurs à Montréal, mais je ne crois pas qu’il y en ait à l’UdeM. »

Le Québec compte environ 19 000 porteurs du VIH et entre 350 et 400 personnes sont diagnostiquées séropositives chaque année, selon les chiffres de M. Minot. Ce dernier rappelle que l’éducation des personnes reste la meilleure réponse pour faire changer les mentalités.