Facebook : les jeunes éviteraient le débat politique

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Par Patrick MacIntyre
lundi 11 mai 2015
Facebook : les jeunes éviteraient le débat politique
D’après la chercheure, une grande partie des participants à cette enquête a confié qu’il était difficile de débattre sereinement sur Facebook, ce qui les pousserait ainsi à se contenir sur le réseau social. Crédit photo: Flickr/Bhupinder Nayyar https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/legalcode
D’après la chercheure, une grande partie des participants à cette enquête a confié qu’il était difficile de débattre sereinement sur Facebook, ce qui les pousserait ainsi à se contenir sur le réseau social. Crédit photo: Flickr/Bhupinder Nayyar https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/legalcode
Selon une recherche commandée par le Centre d’études sur les médias de l’Université Laval (CEM), et mentionnée ce lundi 11 mai par Ici Radio-Canada, les jeunes éviteraient les discussions politiques sur Facebook.

La recherche, dont les résultats viennent d’être publiés sur le site du CEM, porte précisément sur la circulation de l’information dans les médias sociaux pendant la grève étudiante de 2012 au Québec. Des entretiens ont été menés auprès de 30 participants âgés de 18 à 25 ans à l’époque.

« Ce qu’on a trouvé dans cette étude, ce n’est pas que les jeunes sont allergiques au débat politique, explique à Quartier Libre la chercheure Madeleine Pastinelli, qui a mené cette recherche avec deux de ses collègues. Les jeunes auprès desquels nous avons enquêté ont intériorisé les risques ou les conséquences négatives liés au débat dans l’utilisation de Facebook. Beaucoup nous ont rapporté qu’ils craignaient les dérapages ou les conséquences fâcheuses d’un débat politique sur ce réseau social. »

Le rapport indique notamment que « même au plus fort de la grève, les contenus relatifs à celle-ci, sans être marginaux, demeurent néanmoins proportionnellement assez limités: au total, ils représentent moins du quart du corpus de traces issues des visites guidées de l’historique Facebook des répondants ».

« D’après nos résultats, le débat politique sur Facebook durant ces grèves a été mené avec une certaine parcimonie, alors qu’il aurait pu être plus important », commente Mme Pastinelli.

D’après la chercheure, une grande partie des participants à cette enquête a confié qu’il était difficile de débattre sereinement sur Facebook, ce qui les pousserait ainsi à se contenir sur le réseau social. 

Le rapport conclut ainsi que « sur Facebook, la norme serait d’éviter le débat d’idées, car la discussion finit par se polariser, voire s’enflammer, et le débat devient stérile ». 

L’objectif de la recherche était de documenter la façon dont les jeunes ont utilisé le réseau social Facebook pour s’informer, échanger et se forger leur propre opinion sur les événements du Printemps érable.