Étudiants solidaires

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Par David Levi
vendredi 16 octobre 2015
Étudiants solidaires
Source : CIC, portail du gouvernement canadien.
Source : CIC, portail du gouvernement canadien.
Des initiatives individuelles et institutionnelles se mettent en place pour venir en aide aux réfugiés, de plus en plus nombreux, fuyant des zones de conflits, notamment la Syrie. Le contexte universitaire est parfois privilégié pour favoriser le changement et porter assistance aux démunis. À l’UdeM, plusieurs actions sont menées, mais aider n’est pas toujours facile pour les étudiants.
« Le parrainage d’un étudiant syrien est un projet très difficile à mettre en place à l’UdeM. »
Elvira Bigirimana - coprésidente de ce comité et étudiante au baccalauréat en lettres et sciences humaines

La motivation des étudiants à agir en faveur des réfugiés est présente à l’UdeM. Plusieurs associations s’engagent dans des actions militantes ou de sensibilisation. « L’UdeM demeure un cadre où il est possible de sensibiliser et d’informer les étudiants pour lutter contre le discours de certains responsables politiques qui laissent penser que les réfugiés sont un danger pour le Canada », pense la présidente du groupe d’intérêt Amnistie Internationale UdeM et étudiante au baccalauréat en science politique, Fouzia Bazid.

Amnistie Internationale UdeM a mis en circulation une pétition appelant les candidats aux élections fédérales à accueillir immédiatement 10 000 réfugiés au Canada. Par ailleurs, le groupe organise début novembre* une simulation interactive en trois étapes composée de vidéos et de photos. La simulation, intitulée « Le trajet migrant », aura pour but de mettre les étudiants dans la peau d’un réfugié.

De son côté, l’UdeM se dit ouverte aux propositions des étudiants. « Dans le cas du conflit syrien, si un groupe d’étudiants approche l’Action humanitaire et communautaire [NDLR : (AHC)] afin de proposer une action ou de participer à une campagne existante, il y aura une écoute et nous pourrons voir ce qu’il est possible de faire », affirme le porte-parole de l’Université, Mathieu Filion.

Difficulté d’agir

Depuis 2011, le comité local Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) à l’UdeM vient en aide aux étudiants réfugiés, notamment grâce à son Programme d’étudiants réfugiés (PÉR). La coprésidente de ce comité et étudiante au baccalauréat en lettres et sciences humaines, Elvira Bigirimana, espère pouvoir amasser assez de fonds pour « soutenir financièrement, socialement et psychologiquement » un étudiant réfugié syrien durant l’année académique 2016-2017. « On a exploré toutes les avenues pour financer ce programme, nous avons également étudié la possibilité d’un partenariat avec la cafétéria Chez Valère pour fournir des repas gratuits à l’étudiant parrainé, explique-t-elle. Mais le parrainage d’un étudiant syrien est un projet très difficile à mettre en place à l’UdeM. »

Selon Elvira, pour que l’EUMC accueille un réfugié, il faudrait que le comité réussisse à lever une somme entre 21 000?et 25 000 dollars. Dans d’autres universités québécoises telles que McGill et l’Université Laval, les étudiants payent, par leurs frais de scolarité, une somme située entre 0,50?$ et 1?$ qui sert à financer le parrainage de plusieurs étudiants réfugiés. « Ce système existe depuis les années 1980-90 au Québec, je ne sais plus combien d’universités ont ce système au Canada, il y en a trop », précise Elvira. Ce programme est toutefois inexistant à l’UdeM.

Depuis l’hiver 2014, les associations étudiantes n’ont plus le droit d’organiser des collectes de fonds sur le campus de l’UdeM lorsque celles-ci sont destinées à des organismes externes, sauf cas particuliers. « Le secrétariat général peut exceptionnellement autoriser certaines levées de fonds, explique le conseiller de l’AHC Jean-François Dufresne. Il faut obtenir une dérogation pour financer une cause extérieure »

Les étudiants doivent donc organiser ce type d’initiatives à l’extérieur du campus. « Cela complique la tâche, car peu d’espaces ou de commerces autorisent de telles collectes de fonds, et surtout gratuitement », regrette la présidente du comité Unicef UdeM et étudiante au baccalauréat en droit, Judith Lemieux. L’argent investi au sein de l’AHC doit principalement bénéficier aux étudiants de l’Université.

Outre-Atlantique, plusieurs étudiants tentent de mettre en place des actions pour aider les réfugiés syriens. Par exemple, un groupe d’étudiants à la maîtrise à HEC Paris et à l’École nationale de la statistique et de l’administration économique a créé l’initiative Camp’us dans le but de récolter 5 000?euros destinés à des organisations humanitaires apportant une assistance matérielle aux réfugiés.

En attendant, l’équipe de l’EUMC parcourt des dizaines de kilomètres en vélo à Montréal dans le cadre des campagnes Ride for Refuge, espérant récolter des dons pour le PÉR.

*Café Satellite | Pavillon 3200, rue Jean-Brillant,

le 4?novembre de 11?heures à 16 h 30