Être drôle : mode d’emploi

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Par Anders Turgeon
mercredi 26 mars 2014
Être drôle : mode d’emploi
La responsable de l’atelier d’écriture humoristique Justine Philie enseigne plusieurs styles comiques à ses étudiants. (crédit photo : Isabelle Bergeron)
La responsable de l’atelier d’écriture humoristique Justine Philie enseigne plusieurs styles comiques à ses étudiants. (crédit photo : Isabelle Bergeron)

L’atelier d’écriture humoristique proposé par le Service des activités culturelles de l’UdeM (SAC) vient de s’achever pour la session d’hiver. Il a donné l’occasion à un groupe d’étudiants d’apprendre les rudiments de base du métier d’auteur humoristique, un enseignement singulier auquel Quartier Libre s’est intéressé.

Les étudiants qui veulent apprendre l’écriture humoristique par le biais de cet atelier n’ont pas tous le même objectif. «Il y a des gens qui prennent l’atelier parce qu’ils ont des projets d’écriture et qu’ils aimeraient rendre leurs textes plus drôles, observe la diplômée de l’École nationale de l’humour, auteure pour Mado Lamothe et responsable de l’atelier Justine Philie. D’autres veulent véritablement faire de la scène. »

Une des élèves de Mme Philie et étudiante à la maîtrise en éducation, Jennifer Ilfra, suit l’atelier pour entamer une carrière scénique. «Toutes les notions apprises dans cet atelier vont m’amener plus loin dans l’efficacité de mes textes, car j’aimerais graduellement faire de la scène, confie-t-elle. J’aimerais dépasser mes limites en présentant mes textes devant un public afin de voir si c’est vraiment drôle.»

Suivant les motivations de chaque étudiant, Mme Philie enseigne quelques notions d’écriture et des genres humoristiques comme le monologue et le stand-up. «On fait en sorte d’écrire le plus possible, de rendre les textes plus drôles», affirme-t-elle.

La jeune auteure inculque également aux étudiants des procédés humoristiques. « Les procédés en humour sont des éléments qu’on remarque assez facilement, fait valoir Mme Philie. Ce sont des patterns qui provoquent le rire. Nous ne sommes pas obligés de tous les utiliser, mais s’ils le sont, c’est pour amuser. » Elle enseigne entre autres la règle de trois : dans une suite de trois mots, le troisième est censé créer la surprise afin de faire rire.

L’étudiant en droit Rami Sabongui a toujours voulu faire de l’humour. « C’est dans ma nature, dit-il. J’aime l’idée de pouvoir produire du rire. Grâce à cet atelier, je veux m’exprimer de manière compétente, savoir que je suis capable de faire rire avec certitude.»

Être drôle et polyvalent

Ce cours n’exige pas nécessairement d’être drôle au préalable. « Normalement, nous avons déjà tous notre manière d’être drôles, remarque Mme Philie. On comprend ce qui nous fait rire et on le reproduit. Mais une chose est sûre, l’humour, ça s’améliore. Il est possible de devenir plus drôle.»

L’humoriste diplômé de l’École nationale de l’humour en 2012 et collaborateur pour les magazines Urbania et Summum, Rabii Rammal, partage la même vision de l’humour écrit que Mme Philie. «Je ne crois pas qu’une personne puisse être plus comique qu’une autre, observe-t-il. On a tous un clown intérieur qu’on peut trouver pour que le comique vienne naturellement.»

Si des étudiants décident de se lancer dans l’écriture humoristique à l’issue de l’atelier, Mme Philie prévient qu’il est essentiel de maîtriser plusieurs styles comiques, ce qu’elle enseigne par ailleurs. « Pour écrire en humour, nous n’avons pas le choix d’être polyvalents, car nous sommes appelés à écrire pour différentes personnes dans des styles très différents, assure-t-elle. Il faut avoir la capacité d’emprunter le style de quelqu’un d’autre.»

L’atelier d’écriture humoristique, qui se décompose en six rencontres, revient l’automne prochain dans le cadre des activités culturelles proposées par l’Université.