Espagne : une laverie interdite aux hommes

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Par Ludivine Maggi
lundi 12 mai 2014
Espagne : une laverie interdite aux hommes
Les étudiants de sexe masculin ne sont pas tous les bienvenus dans les laveries. (Crédit photo: flickr.com/ skgz)
Les étudiants de sexe masculin ne sont pas tous les bienvenus dans les laveries. (Crédit photo: flickr.com/ skgz)

Les étudiants de la résidence universitaire madrilène Duque de Ahumada de la Guardia Civil – une force de police à statut militaire – ont l’interdiction d’utiliser les laveuses situées dans l’aile réservée aux filles. En cas de désobéissance, les jeunes hommes s’exposent à trois mois d’exclusion.

Les étudiants de sexe masculin du bâtiment se sont mobilisés contre le règlement qui leur proscrit un accès à la buanderie. Jugé sexiste par la majorité des étudiantes et des étudiants, cette règle, en vigueur depuis plusieurs années, souligne que la salle est seulement accessible aux filles. La seule possibilité offerte aux hommes est de donner leurs vêtements aux jeunes femmes qui pourront laver leur linge à leur place.

Malgré la volonté des étudiants d’abolir ce règlement, ils encourent une expulsion immédiate en cas de remise en cause de ce protocole. L’association qui représente les officiers de la Guardia Civil (AUGC) soutient les étudiants. « Ce qui est demandé aux résidents est obsolète, injuste, sexiste et ridicule », déclare un membre de l’organisme, Francisco Cecilia.

Toutefois, les responsables de l’établissement avancent une version différente. « Il y a quelques années, à la suite de la demande d’étudiantes, nous leur avons réservé une salle où nous avons installé des laveuses pour qu’elles puissent laver leurs sous-vêtements », expliquent-ils. Selon leurs déclarations, les hommes ont accès à une buanderie située hors du campus dont le prix est inclus dans le loyer mensuel.

L’interdiction de l’accès à la résidence n’est pas le seul élément contesté par ses habitants. Les jeunes hommes n’ont pas le droit d’entrer dans les chambres des étudiantes et inviter des amis au sein de l’établissement s’avère difficile. « C’est comme s’il s’agissait d’une prison plutôt qu’une résidence », affirme un étudiant.

Selon l’AUGC, ces règlements seraient la conséquence d’une mauvaise gestion de la direction de l’établissement.