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Ésope et 1,5 million de dollars

Au cours des prochains mois, la chaire, nommée Ésope, se penchera sur la question de la définition de la biodiversité dans les discours publics, politiques et scientifiques afin de concevoir ce qu’elle inclut et ce qu’elle exclut.

L’étudiant à la maîtrise en philosophie Samuel Lesage s’attend que la chaire réponde à des problématiques actuelles dans le but, notamment, de rehausser les débats politiques. « Avec la grève étudiante, la charte de la laïcité, on a souffert de ne pas tenir des discours de fond », affirme ce dernier.

L’UdeM n’a pas été choisie au hasard pour ce don. « C’est le plus grand département de philosophie de cycles supérieurs en Amérique du Nord », souligne Frédéric Bouchard. « Un peu moins de 200 étudiants sont inscrits en ce moment à une maîtrise ou un doctorat. »

Le professeur a déjà des projets en tête. « Il y aura une activité de lancement sous forme de colloque en novembre », annonce M. Bouchard, qui est également président de la Société canadienne de philosophie. « Sinon, l’argent va me permettre d’amener mes étudiants au colloque de philosophie ancienne à Toronto. Il y aura d’autres conférences publiques aussi, mais ce n’est pas encore finalisé. »

Une nomination audacieuse

La nomination du professeur suscite la curiosité chez certains étudiants. « C’est surprenant, car Frédéric Bouchard est un professeur de philosophie des sciences avant tout », explique Samuel Lesage. « Je ne pense pas que ses principaux champs d’expertise soient politiques. »

Le nouveau titulaire de la chaire n’a pas la même perception du problème. « La philosophie politique, ou l’éthique, c’est la portion la plus visible de comment la philosophie peut améliorer la société », clarifie Frédéric Bouchard. « Mais il ne faut pas minimiser les autres types. »

D’autres étudiants pensent qu’un philosophe des sciences peut apporter un point de vue nouveau. « J’ai confiance en Frédéric Bouchard, c’est un philosophe très ancré dans le présent, juge l’étudiant à la maîtrise en philosophie Félix Gauthier. « Peut-être qu’une des perspectives qui pourra être abordée c’est le rapport entre la science et le politique. »

Le principal intéressé croit que sa spécialisation l’aidera dans ses nouvelles recherches, dont la première, sur la biodiversité. « Historiquement la philosophie s’est presque toujours intéressée aux sciences », relate Frédéric Bouchard, « Aristote était un philosophe mais aussi un biologiste. »

Dans le dernier exercice budgétaire de l’UdeM, l’institution disposait de 205 M $ en fonds de dotation, ce qui correspond au total des dons capitalisables depuis sa fondation. 

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