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Encadrement des stages : bataille sur deux fronts

« C’est qu’il [M. Roberge] sent la soupe chaude. Continuons à défendre la GGI [grève générale illimitée] dans nos assemblées générales pour ne laisser personne derrière. On va l’avoir, la rémunération de tous les stages. » Telle a été la réaction des CUTE, qui ont réagi via leur page Facebook à l’annonce du ministre.

Pour les militants des comités unitaires, l’UEQ et la FECQ n’ont aucun pouvoir sur les stagiaires mobilisés. « Le ministre […] prend soin de faire avaliser ses positions, toujours aussi vagues, dans des rencontres obscures, avec deux organisations nationales qui ne participent pas au mouvement de débrayage », est-il également possible de lire dans leur déclaration.

Qui représente les stagiaires?

Parmi les associations universitaires tombées en grève à l’automne, seules celles de l’UdeM sont membres de l’UEQ (par leur affiliation à la FAÉCUM). Elles se sont toutefois organisées en marge de l’association nationale.

À la suite de l’annonce du ministre Roberge, le Regroupement des étudiantes et étudiants de sociologie de l’UdeM (RÉÉSUM), qui a fait partie du mouvement de grève, a dénoncé sur sa page Facebook une « récupération des luttes de militantes et militants pour se faire du capital politique » par l’UEQ, affirmant que l’Union ne les représentait pas.

Toutefois, la question de l’encadrement des stages figure dans les orientations 2018-2019 de l’UEQ. Au point 8, on peut lire : « Que l’UEQ développe son discours sur la question de la compensation financière des stages obligatoires ».

Passer par la porte

« On avance, ce n’est pas pour qu’à la fin, on dise que tout était correct, a lancé le ministre Roberge à la sortie de sa rencontre avec les deux associations étudiantes nationales. Il y aura, à la fin, dans les scénarios, des reconnaissances, des compensations financières. La nature est à déterminer. » Cette annonce fait écho aux propos qu’il a tenus à la mi-novembre, alors que près de 60 000 étudiants étaient en grève pour une durée allant d’une journée à une semaine. « J’invite les étudiants à ne pas défoncer des portes ouvertes », déclarait-il.

L’annonce est appuyée par l’UEQ et la FECQ, l’ouverture d’un chantier sur les conditions de stages étant l’une de leurs demandes électorales. Ils demeurent toutefois vigilants. « Ce n’est pas une fin en soi, a soulevé le président de l’UEQ, Guillaume Lecorps. Il va falloir qu’il y ait des résultats probants qui soient mis de l’avant, autant pour payer les stagiaires que pour leur donner des protections minimales qui sont offertes aux travailleurs et aux travailleuses. »

Les deux associations nationales s’attendent à voir des gains dès le prochain budget. « Ce chantier débute avec une obligation de résultat, a affirmé le président de la FECQ, Fred-William Mireault, par voie de communiqué. La communauté étudiante jugera en fonction des mesures qui seront prises à la fin de cet exercice. »

L’UEQ cherche des données

Quartier Libre s’est entretenu avec le président de l’UEQ, Guillaume Lecorps, à quelques jours de l’annonce du ministre Roberge. « Présentement, les données sont très minimales pour savoir comment payer les stages », avait-il alors expliqué.

L’objectif de l’association est d’approfondir ses recherches pour pouvoir articuler des propositions concrètes au gouvernement et d’aller chercher des gains à la pièce. « Le but, c’est de créer un effet domino, d’ouvrir une brèche, a ajouté Guillaume. Il n’y a pas une mesure mur à mur qui aide tous les stagiaires. » Ces mesures pourraient prendre plusieurs formes, tant au niveau financier qu’au niveau de la protection légale des stagiaires.  

Cet argumentaire diffère de celui des CUTE, qui cherchent à obtenir la rémunération de tous les stages. Le président de l’UEQ estime cependant qu’à la fin de la journée, tous les acteurs étudiants impliqués cherchent la même chose : mettre de l’argent dans les poches des stagiaires.

Cap sur la GGI

Pour les CUTE, la grève générale illimitée est toujours à l’ordre du jour. Deux associations l’ont déjà votée et tomberont en grève si un plancher de 20 000 étudiants prêts à débrayer est atteint. D’autres assemblées générales de grèves sont prévues début février un peu partout dans la province.

En septembre dernier, Quartier Libre dressait le portrait des revendications des CUTE.

Mis à jour le mardi 22 janvier 2019 à 12:15.

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