Élections fédérales et enjeux climatiques

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Par Léa Bertrand
vendredi 2 octobre 2015
Élections fédérales et enjeux climatiques
Crédit photo: flickr/agustin-ruiz
Crédit photo: flickr/agustin-ruiz
Un panel de discussion entre les principaux partis politiques fédéraux sur les questions environnementales s’est tenu à la Faculté de l’aménagement de l’UdeM le 17 septembre dernier. À l’approche des élections, mais aussi de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), et quatre ans après le retrait du Canada du protocole de Kyoto, les partis expriment leur point de vue.
« J’ai eu l’impression que les partis se servent du prétexte du changement climatique pour essayer d’attirer des voix. »
Nolwenn Kazoum - Étudiante à la maîtrise en génie industriel à l’École Polytechnique

 «Que l’on considère le Québec indépendant ou en tant que partie du Canada, il y a une action qui doit être faite de façon conjointe entre les provinces », estime l’étudiante en 2e année de médecine Claudel Pétrin-Desrosiers, venue assister au panel. Selon elle, les provinces canadiennes doivent d’abord se diriger vers une politique concertée.

Le candidat pour le Parti vert de la circonscription de Pierre-Boucher – Les Patriotes – Verchères, Jici Lauzon, a mis l’accent sur la coopération entre acteurs. « On doit d’abord rétablir une conversation entre les différents paliers de gouvernement et entre les différentes parties de la population », explique-t-il.

Du même avis que ce dernier, le Bloc québécois met l’accent sur l’indépendance du Québec. « Il faut parler d’égal à égal entre deux “pays” voisins qui s’apprécient et qui se respectent », explique le candidat bloquiste dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges, Vincent François. D’après lui, le Québec a des possibilités de manœuvres en matière environnementale en tant que province, notamment en ce qui concerne l’hydroélectricité.

Le Parti libéral, lui, considère que le gouvernement doit apporter plus de soutien aux provinces grâce à un « leadership fédéral ». « Toute la stratégie libérale va être d’appuyer les provinces pour qu’elles atteignent leurs cibles et peut-être même les dépassent », considère le candidat libéral à la circonscription de Saint-Laurent, Stéphane Dion.

Malgré des divergences entre les partis politiques présents, tous jugent la politique environnementale du gouvernement de Stephen Harper insuffisante*. « Pour 2025, on veut baisser les émissions de gaz à effet de serre de 34 % par rapport à la norme de 1990, et on veut se rendre à 80 % de baisse d’ici à 2050 », explique le candidat néo-démocrate dans la circonscription de Saint-Jean, Hans Marotte, dont le Parti souhaite une loi-cadre sur le développement durable.

Sables bitumineux et pétrole

À l’instar du NPD, le Parti libéral s’est prononcé en faveur d’une réduction progressive de l’utilisation des hydrocarbures tandis que le Parti vert et le Bloc québécois s’opposent à la continuation des projets d’extraction. Mais le point de discorde entre les partis concerne surtout le rôle du gouvernement fédéral en matière environnementale.

Claudel regrette le manque de détails sur le plan du Canada au sujet de la COP21. « Ce qui concerne la préparation de COP21 n’a pas été discuté ; le plan du Canada reste encore très secret », considère l’étudiante.

Également présente au panel, l’étudiante en préparation à la maîtrise en génie industriel à l’École Polytechnique Nolwenn Kazoum reste sceptique. « J’ai eu l’impression que, comme assez souvent, les partis se servent du prétexte du changement climatique pour essayer d’attirer des voix pour leur parti et que, finalement, ce n’est pas tant une priorité que ça dans leur programme », pense-t-elle.

La volonté des partis politiques présents était en tout cas en faveur d’un retour du Canada sur la scène internationale à la COP21.

*Le Parti conservateur n’était pas présent au débat.