Edito

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Par Dominique Cambron Goulet
mercredi 15 janvier 2014
Edito
(Illustration Mélaine Joly)
(Illustration Mélaine Joly)

Les audiences en vue du renouvellement du mandat du recteur Guy Breton ont lieu cette semaine. Déjà, certaines franges de la communauté estudiantine se mobilisent afin de contrecarrer sa réélection. Une vraie saga est donc à prévoir durant toute la session d’hiver alors que le Conseil de l’Université devra se prononcer sur la question.

Si le recteur avait peu d’appuis lors de sa nomination, ils risquent de l’être tout autant pour cette reconduction. Alors que le Syndicat général des professeurs de l’UdeM (SGPUM) avait dénoncé sa nomination en 2010, il sera intéressant de voir comment les professeurs se positionneront cette fois. Même si le syndicat a vivement critiqué le recteur, notamment dans sa gestion du dossier du 1420, boul. Mont-Royal, il n’est pas impossible de voir les professeurs appuyer la reconduction du mandat de M. Breton.

Mais de loin, c’est l’attitude de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) qui sera la plus intéressante à suivre. Par le passé, la Fédération a eu tendance à se ranger du côté des différents syndicats universitaires, à la manière d’un front commun. Cependant, la marge de manoeuvre est mince pour la FAÉCUM qui s’est dotée, en octobre 2012, d’un mandat réclamant la démission du recteur Guy Breton.

La FAÉCUM ne peut pas aller contre ses mandats et elle est scrutée de près par de nombreuses associations membres qui ont également un mandat de démission. Il est de notre avis que la Fédération devra se plier à l’opinion de sa base et s’opposer à la réélection de M. Breton si elle désire rester une entité démocratique.

Le Conseil de l’Université: seul maître à bord

Guy Breton pourrait bien être recteur de l’UdeM jusqu’en 2020, et ce, même sans l’appui de la Fédération étudiante ou des professeurs. Après les consultations de cette semaine, le comité fera part au Conseil de l’Université – l’instance suprême de décision de l’UdeM – du pouls de la communauté universitaire à l’égard de Guy Breton. Toutefois, le Conseil n’est pas tenu de suivre les recommandations du comité de consultation et décidera seul de l’avenir du rectorat.

Rappelons qu’en 2010, lors de la nomination de Guy Breton à titre de recteur, le Conseil de l’Université avait voté à l’unanimité contre la recommandation de l’Assemblée universitaire.

Celle-ci appuyait avant tout le professeur de sociologie Marc Renaud et non M. Breton. Ce ne serait donc pas une première pour le Conseil de s’opposer à l’opinion de la communauté udemienne.

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Plus de 40 ans ! Voilà le temps que cela aura pris pour que toutes les résidences de l’UdeM soient équipées de cuisines (p. 10). Il est ridicule d’imaginer qu’une institution qui est censée former les citoyens de demain les empêche d’acquérir des bases en cuisine en les forçant à s’alimenter avec des plats préparés ou à la cafétéria. Même si l’université sert tout d’abord à former des cerveaux, elle doit également jouer son rôle d’éducation dans la société. De plus, inculquer de bonnes habitudes alimentaires à la population permettrait à la société de sauver des milliards en soins de santé.

D’ailleurs le programme Ma santé au sommet, qui existe à l’Université depuis 2008, met à la disposition des étudiants de nombreuses ressources: la consultation d’un nutritionniste, la carte des épiceries près du campus ou encore des groupes d’achat de paniers de légumes biologiques. Si ce programme s’est également assuré que des repas santé soient offerts dans les cafétérias de l’UdeM, il est illogique que les étudiants de certaines résidences ne puissent pas manger de manière adéquate, faute de cuisine.

Cette modification permettra peut-être de faire taire certaines critiques, mais reste à voir si les résidences, dont la vétusté avait été remarquée dans le dernier plan directeur de l’Université, pourront rivaliser avec celles des autres universités montréalaises (p. 11).

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C’est avec plaisir, mais surtout honneur que je prends aujourd’hui le poste de rédacteur en chef de Quartier Libre. Je suis heureux de m’inscrire dans une lignée de journalistes qui ont permis aux étudiants de l’UdeM d’en apprendre plus sur l’institution qui les entoure. Comme nous l’a appris la série sur les 20 ans de Quartier Libre, le journal étudiant est essentiel afin de mettre en lumière les défauts (et les bons coups) de l’administration.