Édito : En route vers le sommet de l’éducation

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Par Vincent Allaire
mardi 18 septembre 2012
Édito : En route vers le sommet de l'éducation
La défaite n’est pas du côté du gouvernement, mais bien des recteurs d’université et de tous ceux qui prônaient une hausse substantielle des frais de scolarité au cours des dernières années. (Crédit photo : Pascal Dumont)
La défaite n’est pas du côté du gouvernement, mais bien des recteurs d’université et de tous ceux qui prônaient une hausse substantielle des frais de scolarité au cours des dernières années. (Crédit photo : Pascal Dumont)

L’élection de Pauline Marois comme première ministre est venue calmer la tension qui perdurait depuis plus de six mois dans la communauté étudiante. L’annonce de l’annulation de la hausse des frais de scolarité et le retrait de la loi 12 marquent une victoire du mouvement étudiant. C’est aussi une victoire sur le cynisme : nous avons tous, collectivement, un rôle à jouer dans notre société et les actes que nous posons ont des conséquences sur le monde qui nous entoure.

La défaite n’est pas du côté du gouvernement, mais bien des recteurs d’université et de tous ceux qui prônaient une hausse substantielle des frais de scolarité au cours des dernières années.

Mais ce n’est que partie remise, car nous sommes maintenant en route vers le sommet sur l’éducation promis par Pauline Marois. Les discussions s’annoncent vives. Le Parti québécois dit être pour l’indexation des frais de scolarité, les fédérations étudiantes, pour le gel. D’autres, comme la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante, vont faire pression pour obtenir la gratuité scolaire. La question de l’accessibilité est certes importante. La crise étudiante s’est d’ailleurs cristallisée autour de cet enjeu.

Toutefois, la crise des universités dépasse largement le cadre des discussions sur le prix d’un diplôme universitaire.

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins, dit vouloir parler de gouvernance des universités (voir p. 12). Voilà un aspect à considérer sérieusement.

À l’UdeM, le conseil universitaire (l’équivalent d’un conseil d’administration) est composé majoritairement de personnes externes à l’université. Dans les faits, ce sont surtout des personnes issues du secteur privé. Cette règle entraîne des dérapages (p. 15).

L’UdeM est depuis des années à la recherche de son indépendance. À ses débuts, elle était une université catholique dirigée par le clergé. Il a fallu attendre l’arrivée de Roger Gaudry en 1965 pour que l’UdeM soit désormais dirigée par un recteur laïc. Une fois les soutanes parties, ce sont les vestons-cravates qui les ont remplacées… Cette situation est symptomatique des questions auxquelles le sommet devra répondre. Quelle est la nature et la mission d’une université publique ? Est-ce son rôle de se mettre en concurrence avec les autres universités québécoises ? Un autre modèle existe-t-il ?

En attendant, la vie étudiante reprend: les Carabins disputent leur premier match de rugby (pages 6-7), la bouffe de rue pourrait faire son apparition sur le campus (pages 16-17) et le Ciné-Campus permet de découvrir des artisans du grand écran (p. 22).