Écrivez le plus tôt possible !

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Par Christophe Perron-Martel
lundi 18 novembre 2013
Écrivez le plus tôt possible !
Pour Alexandre Vigneault il ne faut pas hésiter à s’impliquer dans les journaux étudiants. (crédit photo : Pascal Dumont)
Pour Alexandre Vigneault il ne faut pas hésiter à s’impliquer dans les journaux étudiants. (crédit photo : Pascal Dumont)

Le journaliste culturel au quotidien La Presse Alexandre Vigneault n’était pas destiné au métier qu’il exerce aujourd’hui. C’est lors de son passage à Quartier Libre qu’il a formé un cercle social, mais surtout qu’il a eu la piqûre du journalisme.

Rentré au journal étudiant à l’automne 1993 comme pigiste, Alexandre Vigneault est devenu chef de pupitre culture à Quartier Libre de 1994 à 1996. Bien qu’il ne l’ait pas vécu personnellement, le journaliste se souvient de cette époque de transition mouvementée où Quartier Libre résultait de la fusion entre deux journaux étudiants : Continuum et l’Affranchi.

« Je n’ai pas été témoin de la chicane politique ayant mené à la création de Quartier Libre, mais quand je suis arrivé à l’automne 1993, les deux journaux avaient fusionné », raconte-t-il. Il dit avoir adoré ses années à l’UdeM grâce à Quartier Libre et ce, pour deux raisons. C’est d’abord là qu’il a forgé des liens d’amitié durables. « Quartier Libre est devenu mon cercle social que j’ai toujours, fait-il remarquer. C’est là que j’ai rencontré Marc Cassiviet, Alexandre Sirois, aujourd’hui journalistes à La Presse, et ils figurent encore parmi mes meilleurs amis. »

C’est aussi à Quartier Libre qu’Alexandre Vigneault dit avoir vécu une stimulation intellectuelle. «Avec Jean-François Nadeau, aujourd’hui directeur de l’information au Devoir, et Marcos Ancelovici, maintenant journaliste à La Presse, il y avait un débat d’idées très intéressant sur les sujets à couvrir», dit-il.

Le journaliste culturel se souvient notamment du choix d’avoir couvert la guerre en Bosnie ou encore l’exploitation des travailleurs haïtiens en République dominicaine. Bien qu’il ne soit pas à l’origine des sujets, il trouvait ce choix innovant pour un journal étudiant.

Ce qui aura formé le plus M. Vigneault à son actuelle fonction de journaliste, c’est le travail au quotidien. « Ce qui compte, c’est les avants-midis à parler au graphiste, le temps qu’on accordait à coller la publicité directement dans le journal, affirme le journaliste. C’est ce genre de choses qui nous forme ; c’était mon premier contact avec le métier de journaliste. » L’ancien chef de pupitre faisait de la pige pour La Presse depuis 1998, mais c’est grâce à un stage offert en 2001 par le quotidien que M. Vigneault a obtenu un poste permanent.

L’importance des structures

Quartier Libre a été une véritable école pour l’ancien étudiant au baccalauréat en littératures de langue française à l’UdeM. C’est là qu’il dit avoir fait ses premières erreurs, mais là aussi où il a appris le fonctionnement du domaine culturel au Québec. «En couvrant les événements culturels, j’ai découvert la structure médiatique qui l’accompagne », relate le journaliste.

Si connaître le fonctionnement d’un domaine est primordial, il faut aussi posséder un «fond de catalogue», selon l’ex-chef de pupitre. «Pour être un bon journaliste, ça prend un minimum de culture, et ce que je dis aux jeunes qui souhaitent devenir journaliste, c’est : “Penchez-vous sur les sujets qui ne vous intéressent pas normalement” », explique-t-il. M. Vigneault avait déjà un bagage culturel à son entrée au journal étudiant, mais c’est grâce à Quartier Libre qu’il a découvert plusieurs groupes et artistes. «Mes discussions sur la musique alternative, notamment avec Alexandre Sirois, m’ont permis de connaître un de mes groupes préférés aujourd’hui : Portishead», dit-il.

Un conseil aux jeunes

Alexandre Vigneault affirme qu’à l’époque où il est arrivé au journal étudiant, il n’avait pas conscience de ce que signifiait véritablement être journaliste, d’où l’importance selon lui de faire ses premières armes au plus vite. «Les jeunes que je rencontre dans les cégeps ne savent pas vraiment ce que c’est qu’être journaliste, juge-t-il. L’enthousiasme juvénile, c’est bien, mais il faut qu’ils puissent se canaliser dans la structure appropriée, et la meilleure façon d’en faire l’expérience concrète c’est d’écrire le plus tôt possible pour un journal étudiant.»

Selon lui, le journal étudiant est une véritable école où l’étudiant constatera ses défauts d’écriture et devra les corriger. Il verra alors si le métier de journaliste est fait pour lui ou non.