Donnons une chance à 2017

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Par Pascaline David
mercredi 11 janvier 2017
Donnons une chance à 2017
Crédit photo: Flick.com/luis cerezo.
Crédit photo: Flick.com/luis cerezo.

2016, la pire année de notre histoire? N’exagérons pas. Une année morose? Ça se discute. Une année positive? Tout aussi probable! Il suffit de tourner notre regard vers les faits.

Lesquels me direz-vous? Fermons d’abord Facebook, icône de la procrastination, pour faire une recherche un petit peu plus approfondie. En 2016, ce sont 93% des enfants du monde qui ont appris à lire et à écrire, le pourcentage le plus élevé de l’histoire de l’humanité selon le site Medium. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous rapporte que la Thaïlande est devenue le premier pays d’Asie pacifique à éliminer la transmission du VIH et de la syphilis entre la mère et son enfant. Le panda géant n’est plus une espèce en voie d’extinction, d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature. Ah et j’oubliais, 2016 n’a pas tué les célébrités. Ce sont les drogues, le cancer, la vie, qui ont volé leurs âmes avant l’heure.

Une liste non exhaustive qui mérite qu’on s’y attarde, alors que la plupart de nos médias traditionnels et les utilisateurs de réseaux sociaux s’attèlent à clouer cette pauvre année 2016 au pilori. L’entreprise Influence Communication indique dans son bilan annuel de l’actualité que « depuis 15 ans, la vitesse de propagation de la peur est fulgurante dans les médias, tant ici qu’ailleurs dans le monde. Au Québec, le nombre de sujets d’actualité liés à la peur a bondi de 6,90% annuellement depuis 2000 pour occuper 2,7 fois plus de place, en 2016. » Il semble donc que nous soyons quotidiennement submergés, assujettis par cette peur qui menotte nos pensées.

De la montée des populismes matérialisée par l’investiture prochaine de Donald Trump, au terrorisme international en passant par les tremblements de terre au Népal, voilà une autre liste non exhaustive qui en ferait s’allonger plus d’un sur le divan du psychologue. Or, tous les médias ne sont pas à blâmer et le déni assumé de la réalité ne représente pas non plus une solution, loin s’en faut. Dans ce contexte, il est nécessaire d’aller chercher l’optimiste qui sommeille en vous.

Réitérons maintenant l’expérience du côté de notre microcosme universitaire. Tout n’est pas rose mais nous pouvons tout de même nous réjouir de certains évènements. Si les diverses affaires d’agressions sexuelles n’ont pas donné fière allure aux universités québécoises et canadiennes, les discussions engendrées ont eu l’effet d’une prise de conscience collective, celle de l’existence d’une troublante culture du viol. Les colloques, programmes d’études et autres réflexions sur la place des femmes dans notre société se sont multipliés cette année, tout particulièrement à l’UdeM.

Ne laissons pas de côté l’aspect pécuniaire des choses, car si l’argent ne fait pas le bonheur, nos institutions auraient bien du mal à fonctionner sans celui-ci. Le transfert fédéral des 80 millions de dollars en aide financière aux étudiants (AFE), cheval de bataille de l’Union étudiante du Québec (UEQ), symbolise une petite victoire. Bien que les coupes faramineuses subies par le milieu de l’éducation soient encore loin d’être rattrapées, plusieurs investissements provinciaux et fédéraux ont toutefois pointé le bout de leur nez durant la session dernière.

Et puis, pour ceux qui comptaient justement s’allonger sur le divan cette année, ce sera chose aisée puisque les doctorants en psychologie reprennent du service après leur long combat pour obtenir la rémunération de leur internat. En effet, la Fédération des doctorants en psychologie (FIDEP) a obtenu gain de cause à la fin du mois de décembre dernier.

Au-delà des faits, il y a enfin notre propre volonté individuelle. Car si nous avons trouvé un vaccin contre le virus Ebola en 2016 selon l’OMS, nous sommes encore loin d’en avoir trouvé un contre la peur. La seule cure préventive qui existe aujourd’hui est l’éducation. Aller plus loin que l’information qui nous tombe sous les yeux, la remettre en question. Demeurer étudiants bien après le diplôme, en restant curieux et critique de notre société. Par-dessus tout, tolérer, tenter de comprendre. Ne pas réduire les opinions de l’autre à de la bêtise pure et simple mais plutôt écouter pour mieux appréhender leurs fondements, trouver le nid de la haine. Continuer à avoir des idées, à les concrétiser à l’université ou ailleurs.

Garder espoir, finalement. Car 2017 ne vous laissera pas tomber, à condition de lui laisser une chance.