Donner la parole aux jeunes

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Par Félix Lacerte-Gauthier
mercredi 7 septembre 2016
Donner la parole aux jeunes
Amélie Duceppe et Xavier Roy font partie des quatre étudiants qui animent le débat citoyen sur l'avenir de la politique culturelle. Courtoisie : Amélie Duceppe
Amélie Duceppe et Xavier Roy font partie des quatre étudiants qui animent le débat citoyen sur l'avenir de la politique culturelle. Courtoisie : Amélie Duceppe
La jeunesse étudiante a pris part au processus des consultations publiques organisées par le ministère de la Culture et des Communications au cours de l’été en vue de renouveler la politique culturelle du Québec. Pourtant, sa contribution aurait pu être plus conséquente.

«Je donne le cours de politique culturelle à HEC et j’ai encouragé mes étudiants à participer aux différentes audiences qui se sont déroulées à travers le Québec, explique le professeur associé à la Chaire Carmelle et Rémi-Marcoux André Courchesne. Il y en a plusieurs qui ont également aidé leur municipalité ou leur association à rédiger un mémoire pour les consultations publiques. » Le professeur avait d’ailleurs animé un débat au cours de l’été où quatre étudiants ont discuté de ce qui devait être amélioré dans la politique culturelle québécoise adoptée en 1992.

C’est notamment le cas du diplômé à la maîtrise en management des entreprises culturelles à HEC, Xavier Roy, qui a collaboré à la rédaction d’un mémoire pour le groupe de recherche Développement des publics de la musique au Québec, composé de professeurs et d’étudiants. « Ce que je retire le plus du processus, c’est d’avoir relu la politique de 1992 et réalisé qu’au-delà des différences technologiques qui peuvent sembler évidentes, les objectifs globaux sont restés assez stables dans le temps », affirme-t-il.

Comme son collègue, l’étudiante au DESS en gestion – option organismes culturels à HEC Amélie Duceppe a également apporté son aide à un organisme. « Je travaille au théâtre Jean-Duceppe et on fait partie des théâtres associés. J’ai participé à l’intervention de T.A.I. [NDLR: Théâtres associés Inc.] devant la commission », explique-t-elle.

Les consultations publiques étant ouvertes à tous, chacun pouvait envoyer un mémoire contenant ses suggestions par voie électronique. « Il n’y a pas de groupes d’âge qui aient été favorisés dans ces consultations, croit Xavier. La jeunesse a fait entendre sa voix et le processus semble avoir été assez démocratique. » La responsable des relations avec les médias du ministère de la Culture et des Communications, Marie-Pier Falardeau, assure que le Ministère accorde une grande importance aux jeunes et fera en sorte que la prochaine politique culturelle tienne compte de leurs besoins et aspirations.

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Amélie Duceppe et Xavier Roy font partie des quatre étudiants qui animent le débat citoyen sur l’avenir de la politique culturelle. Courtoisie : Xavier Roy

Une présence à accroître

« La participation étudiante aurait pu être plus sentie, nuance toutefois Mme Falardeau. Mais le Ministère est satisfait de l’intérêt déjà démontré par les jeunes qui ont déposé un mémoire. » Amélie Duceppe pense par exemple qu’il aurait fallu faire un appel à tous les étudiants en gestion des arts pour déposer un mémoire. Pour elle, éducation et culture vont de pair.

Pour Xavier, cet état de fait est dû à un manquement dans la formation scolaire qui ne ferait pas une place suffisante à la culture. « Si les arts faisaient partie intégrante du cursus scolaire dès le début de la formation, j’ai l’impression que la jeunesse universitaire de demain pourrait se sentir encore plus concernée par les enjeux de politique culturelle », pense-t-il.

Les consultations sont maintenant terminées ; les mémoires seront mis en ligne et les recommandations qu’ils contiennent seront résumées et regroupées par thème, avec l’aide d’un comité consultatif. Les différentes recommandations formeront la base du document de la nouvelle politique culturelle, qui donnera lieu à d’autres consultations.

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