Donner de son temps

icone Culture
Par Loic Piaux
lundi 19 décembre 2016
Donner de son temps
Parmi les canadiens de 15 ans et plus, 44% ont fait du bénévolat en 2013 selon le réseau de l’action bénévole du Québec. Crédit photo: Courtoisie Festival On The Road.
Parmi les canadiens de 15 ans et plus, 44% ont fait du bénévolat en 2013 selon le réseau de l’action bénévole du Québec. Crédit photo: Courtoisie Festival On The Road.
À l’aube des activités du 375e anniversaire de Montréal et des nombreux festivals hivernaux, le recrutement de bénévoles culturels bat son plein. Motivés par ce volontariat, les étudiants explorent une occasion d’enrichissement personnel et professionnel.
« On rencontre de belles personnes, on apprend beaucoup, on se sent utile. Ce sont à chaque fois de belles expériences humaines et professionnelles. »
Matilde Bourgeois, étudiante au DESS en gestion des organismes culturels à HEC Montréal

Le professeur et responsable de la Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi-Marcoux de HEC Montréal, André Courchesne, insiste sur l’importance de cette présence bénévole qui peut faciliter le réseautage professionnel. « Le bénévolat culturel est une véritable porte d’entrée sur le marché du travail pour les étudiants, surtout en arts et culture, déclare-t-il. Sur un CV, cela fait véritablement la différence pour un employeur. » Cela leur permet aussi de rencontrer des responsables d’organismes culturels ou des gens d’affaires.

Selon l’étudiant au baccalauréat en science politique Francis Prévost, bénévole au festival Juste pour rire pendant l’été 2014, l’accès au marché culturel de Montréal s’en trouve facilité. « C’est particulièrement le cas de Juste pour rire qui engage beaucoup de ses bénévoles par la suite, ajoute-t-il. Ça offre de bonnes occasions d’emploi, et c’est du bénévolat stimulant. »

Bénévole occasionnelle, l’étudiante au DESS en gestion des organismes culturels à HEC Montréal Matilde Bourgeois va également dans ce sens, en racontant sa propre expérience. « En participant à des évènements des Grands Ballets Canadiens, cela m’a permis d’obtenir un stage, explique-t-elle. Ce qui m’a ensuite ouvert les portes d’un autre stage à la Biennale, puis au sein de la Bacchanale en tant que responsable des bénévoles, pour terminer comme employée. »

Un atout personnel

Toutefois, c’est loin d’être l’unique motif pour lequel Matilde s’est engagée. À défaut de gagner de l’argent, les compétences acquises et les expériences personnelles engrangées ne sont pas moins importantes dans la vie des volontaires. « Au début, c’était pour rencontrer du monde et m’investir dans un domaine qui me plaisait, confie-t-elle. On rencontre de belles personnes, on apprend beaucoup, on se sent utile. Ce sont à chaque fois de belles expériences humaines et professionnelles. » Selon M. Courchesne, le bénévolat permet de se connecter à une communauté locale ou régionale.

Pour la directrice du Festival international du film sur l’art (FIFA), Natalie McNeil, pouvoir être au cœur de l’évènement ou dans les coulisses est une chance pour une personne passionnée par les festivals. « Cela apporte également un apprentissage de la gestion et du travail en équipe, ça responsabilise et on vit une aventure humaine remarquable », pense-t-elle.

M. Courchesne ajoute que les organismes culturels sont tributaires de leurs bénévoles. Un avis que partage Mme McNeil. « Le FIFA a des bénévoles qui ont plus de 20 ans d’ancienneté parfois, raconte-t-elle. Ils sont là en amont et pendant le festival. Cela aide à compléter l’équipe permanente de contractuels et de stagiaires. » Les appels à candidatures pour plusieurs festivals hivernaux et printaniers sont en cours, dont le FIFA qui a lieu en mars.