Deux femmes au sommet

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Par Tiffany Hamelin
mardi 19 avril 2011
Deux femmes au sommet

Stéfanie Tougas (Crédit photo : Tiffany Hamelin)

Une femme à la tête d’une organisation, c’est un changement culturel. Dans son livre Les femmes en politique changent-elles le monde ?,  la journaliste Pascale Navarro explique que la recherche de solutions et l’empathie sont propres au leadership féminin. Pour l’année qui vient, Martine Desjardins et Stéfanie Tougas sont les nouvelles représentantes de la majorité des étudiants de l’UdeM devant le gouvernement du Québec. Selon les deux jeunes femmes, rigueur et communication formeront la clé de leur succès.

Martine Desjardins a été élue présidente de la Fédération des étudiants universitaires du Québec (FEUQ) le 10 avril dernier lors du congrès annuel à Rimouski. Elle est la deuxième présidente en 22 ans d’existence de la FEUQ. Stéfanie Tougas est, quant à elle, devenue le 26 mars dernier la quatrième secrétaire générale de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM) en 35 ans. Elles commenceront leur mandat le 1er mai prochain.

La lutte contre la hausse de 1625 $ des droits de scolarité va demander une mobilisation étudiante de l’ampleur dela grève de 2005. D’où la nécessité pour les deux jeunes leaders d’être plus que convaincantes. « Il faudra se faire comprendre et ne laisser aucune marge de manoeuvre», indique Mme Tougas.

Les deux jeunes femmes s’accordent pour dire que leur préparation en vue d’une rude période de négociation avec le gouvernement sera sûrement plus optimale que celle de leurs prédécesseurs masculins. « La peur de se faire mépriser parce qu’on est une femme est tout de même présente et elle nous pousse à être deux à trois fois plus préparées», précise Mme Tougas. Elle affirme ne pas penserqu’être une femme lui portera préjudice: « Il suffit deprouver ses capacités. »

Le constat est le même pour la future présidente de laFEUQ. « Il est certain que les femmes ont tendance à perfectionner leur préparation, en général nous sommes moins laxistes sur les prises de notes ou sur la préparation des dossiers, ajoute Mme Desjardins. Ce n’est pasle fait d’être une femme qui changera la donne, mais surtout notre façon d’aborder les problèmes. »

Le fonctionnement des deux associations restera relativementle même. Stéfanie Tougas veut garder la rigueur de gérance dont Marc-André Ross a fait preuve durant ses deux mandats. De son côté, Martine Desjardins n’avait pas été membre de l’exécutif de la FEUQ avant son élection. Elle dit que sa méthode de gestion sera plus personnelle. Toutes deux vont surtout favoriser la communication «en vue de trouver un consensus entre les parties, tout en n’hésitant pas à trancher et prendre des décisions», ajoute Mme Desjardins.

Martine Desjardins (Crédit photo : Martine Desjardins)

Le mandat de Martine Desjardins n’est même pas entamé qu’elle pense déjà à la relève. « Il faut pouvoir donner le goût aux jeunes filles de s’impliquer et surtout leur montrer que tout est possible», insiste-t-elle.

« L’importance de sensibiliser les jeunes filles à s’impliquer dans les mouvements sociaux ou dans la politique est prioritaire, commente Mme Tougas. Si durant mon mandat, je réussis à en inspirer quelques-unes, ce sera un accomplissement très satisfaisant. Il faut que les femmes apprennent à s’imposer sans avoir peur de la réaction de la société occidentale, toujours très patriarcale. »

Femmes, politique et démocratie

Le groupe Femmes, politique et démocratie a influencé Stéfanie tougas et Martine Desjardins à se lancer en politique. Mme tougas raconte avoir été très impressionnée par les allocutions de Geneviève Baril qui siège au conseil d’administration du groupe. C’est un organisme à but non lucratif fondé en 1998. Le groupe fait la promotion d’une plus grande participation des femmes à la vie politique. Son objectif est d’atteindre la parité entre les femmes et les hommes dans les instances démocratiques québécoises. Le groupe a notamment mis en place un projet pilote de mentorat politique pour les femmes voulant devenir conseillères municipales.

Les femmes en politique

En 2011, 15 femmes sont à la tête de leur pays sur les 192 membres de l’ONU. L’Amérique du Nord n’a cependant jamais eu de dirigeante. Stéfanie Tougas et Martine Desjardins espèrent qu’un jour, la femmeaura une place aussi importante que l’homme enpolitique.

Chefs d’états et de gouvernements qui sont des femmes

Allemagne: Angela Merkel, chancelière fédérale depuis 2005

Australie: Julia Gillard, première ministre depuis 2010

Brésil: Dilma Vana Rousseff, présidente depuis 2011

Inde: Pratibha Patil, présidente depuis 2007

Islande: Johanna Sigurdardottir, première ministre depuis 2009