Des nouveautés sucrées sur le diabète

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Par Jamila Taleb
lundi 4 décembre 2017
Des nouveautés sucrées sur le diabète
Le professeur au Département de nutrition de l'UdeM Rémi Rabasa-Lhoret. (Crédit photo : Courtoisie Rémi Rabasa-Lhoret)
Le professeur au Département de nutrition de l'UdeM Rémi Rabasa-Lhoret. (Crédit photo : Courtoisie Rémi Rabasa-Lhoret)
Le Devoir rapportait au début du mois de novembre que plus de 10 millions de personnes ont contracté le diabète depuis 2015. En tout, ce sont 425 millions de personnes dans le monde qui en sont atteintes*. Le professeur au Département de nutrition de l’UdeM Rémi Rabasa-Lhoret présente les dernières avancées concernant cette maladie chronique et donne des conseils pour mieux la maîtriser.

 Quartier Libre : Quels sont les premiers symptômes lorsqu’on est atteint de diabète ?

Rémi Rabasa-Lhoret : Les signes les plus évocateurs sont souvent la soif, l’urination fréquente, la fatigue, la perte de poids involontaire ou des infections qui récidivent.

Q. L. : Est-ce qu’une personne diabétique est plus vulnérable face aux maladies ?

R. R.-L. : En effet, le diabète peut entraîner certaines complications comme la cécité, l’hémodialyse, suite au dysfonctionnement des reins ou à des maladies cardiovasculaires. Toutes ces complications peuvent être prévenues grâce à un très bon contrôle du cholestérol et de la pression artérielle, en plus du contrôle du diabète.

Q. L. : Selon l’Organisation mondiale de la santé, la prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7 % en 1980 à 8,5 % en 2014. Comment expliquez-vous ces résultats ?

R. R.-L. : Le diabète de type 1 intervient accidentellement, mais le diabète de type 2 a pour principale cause l’âge. Environ 8 % de la population canadienne est atteinte de diabète et ce chiffre grimpe à 20 % dès 75 ans. Les facteurs sont l’obésité, le mode de vie sédentaire ainsi que les antécédents familiaux. Par ailleurs, les personnes qui ont un cholestérol élevé, qui font de l’hypertension ou qui ont des maladies cardiovasculaires, de même que les femmes ayant vécu un diabète gestationnel, ont plus de risques d’être touchées par le diabète.

Q. L. : Comment peut-on limiter les risques d’être atteint de diabète ?

R. R.-L. : Il est important d’adopter un mode de vie sain. Il faut avoir une bonne alimentation, en réduisant les apports en acides gras saturés, tout en majorant sa part de fruits, de légumes et de fibres, et en maintenant une activité physique d’au moins 150 minutes d’exercice par semaine. Tout cela peut permettre de réduire le risque du diabète de type 2 de 60 %. Quant au diabète de type 1, il y a des doutes relatifs à la consommation trop précoce de lait venant de vaches chez les gens prédisposés, mais il n’y a pas de preuve scientifique à ce jour.

Q. L. : Quelles sont les avancées dans les traitements de cette maladie ?

R. R.-L. : Plusieurs nouveaux traitements oraux réduisent les risques d’hypoglycémie, de prise de poids et de maladies cardiovasculaires ou rénales. Des traitements injectables ont le même type d’avantages, en plus d’être facilement maniables. Certains diabétiques choisissent les pompes à insuline, qui conduisent l’insuline directement sous la peau. On trouve aussi des petits lecteurs qui mesurent la glycémie en continu et permettent de dresser le profil détaillé du diabétique. En outre, de nouvelles molécules réduisent le risque de maladies cardiovasculaires de 15 à 20 % chez les patients atteints de maladies cardiaques et souffrant du diabète de type 2.


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