Des enseignants démunis face aux élèves en difficulté

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Par Pascaline David
jeudi 21 avril 2016
Des enseignants démunis face aux élèves en difficulté
La rectrice de l'UQAM dispose d'un salaire de 197 374 $, contre 444 857 $ pour son homologue de Concordia, Alan Shepard. (Photo : Wikimedia Commons | Chicoutimi)
La rectrice de l'UQAM dispose d'un salaire de 197 374 $, contre 444 857 $ pour son homologue de Concordia, Alan Shepard. (Photo : Wikimedia Commons | Chicoutimi)
Des chercheurs de l’UQAM publient une étude sur l’intégration des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage dans les écoles primaires et secondaires. Les résultats mettent en lumière des enseignants démunis et des élèves qui ne reçoivent pas le service adéquat.

La recherche a été menée auprès de 300 enseignants dans neuf commissions scolaires. Pendant trois ans, on a analysé leur perception de l’intégration des élèves en difficulté d’adaptation, d’apprentissage et des élèves handicapés avec des déficiences motrice, langagière, intellectuelle (de moyenne à sévère), visuelle, auditive et des troubles graves de comportement. Les résultats révèlent notamment un manque de personnel spécialisé, de soutien pédagogique, d’accès aux ressources humaines et matérielles. Le nombre de ces élèves en difficulté dans les classes est aussi passé de 117?604 en 2001 à 176?349 en 2011.

« Les membres de mon équipe de recherche et moi avons voulu étudier la façon dont l’application des politiques ministérielles, concernant les élèves en difficulté, est vécue par les enseignants et un certain nombre des personnels qui les entourent, explique le chercheur et professeur au Département d’éducation et formations spécialisées de l’UQAM Gérald Boutin. À savoir les orthopédagogues, techniciens en éducation spécialisée, directions d’établissement, etc. »

Cette étude a été financée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui propose un nouveau modèle d’intégration axé sur les 32 propositions des chercheurs à l’initiative de l’étude Gérald Boutin, Lise Bessette et Houssine Drini. « Le système scolaire d’aujourd’hui devrait pouvoir offrir aux élèves en difficulté des services variés et non pas s’en tenir à un seul mode de fonctionnement », indique M. Boutin. Selon lui, il est nécessaire de privilégier le cas par cas et d’éviter les clivages entre les diverses approches d’intervention.