Débat sur l’enseignement supérieur à l’UdeM

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Par Anne-Marie Provost
mardi 1 avril 2014
Débat sur l’enseignement supérieur à l’UdeM
(Crédit Photo: Isabelle Bergeron)
(Crédit Photo: Isabelle Bergeron)

L’UdeM a été l’hôte d’un débat à saveur électorale sur l’enseignement supérieur organisé par la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) mercredi dernier. Environ 150 personnes se sont déplacées pour l’occasion.

Animé par l’ancien journaliste Jean-François Lépine, le débat a opposé Martine Ouellet du Parti Québécois (PQ) en remplacement de dernière minute du ministre sortant Pierre Duchesne, Hélène David du Parti Libéral du Québec (PLQ), Alain Clavet de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Marie-Ève Mathieu de Québec solidaire (QS). Le ton est resté cordial tout au long des échanges.

La baisse du crédit d’impôt par le gouvernement péquiste de 20 à 8% pour les droits de scolarité a été au centre d’une opposition entre les candidates du PLQ et du PQ. Hélène David a accusé le gouvernement d’avoir adopté une hausse cachée des droits de scolarité. « Le Parti Québécois cache une augmentation implicite de 360$ dans vos prochains rapports d’impôts », a lancé l’ancienne vice-rectrice de l’UdeM aux étudiants dans la salle. Martine Ouellet s’est défendue en disant que cette décision avait été prise à la demande des associations étudiantes. « L’argent dégagé par les modifications au crédit d’impôt a été complètement réinvesti dans l’aide financière aux études, ce qui a donné une aide financière accrue à 50 000 étudiants », a-t-elle répliqué.

La gouvernance des universités a également été abordée. La représentante de QS a refusé d’utiliser le terme sous-financement et a plutôt parlé de mal-financement dans les universités. Marie-Ève Mathieu s’en est notamment prise aux budgets de recherche des universités dédiés à la recherche et au développement, profitables pour les entreprises. Le rôle de la recherche universitaire a ensuite clos le débat. Le candidat de la CAQ a appelé à un renforcement des liens entre le milieu des affaires et les universités et il aimerait que la vallée du Saint-Laurent devienne une « vallée de l’innovation ». « Il faudrait un réaménagement du crédit d’impôt en recherche et développement et qui donnerait un levier de 600 000 en recherche appliquée, a précisé Alain Clavet en référence au Projet Saint-Laurent de la CAQ. Nous voulons créer des zones d’innovation tout le long du Saint-Laurent. »

Les participants au débat avaient la possibilité de poser des questions aux candidats via le mot-clic DebatFAECUM sur Twitter. Deux personnes ont demandé si les candidats souhaitaient modifier la loi régissant les universités à charte pour modifier le mode de nomination des recteurs, un sujet chaud à l’UdeM. Marie-Ève Mathieu a affirmé que Québec solidaire soutenait un processus de nomination plus démocratique alors que Martine Ouellet a affirmé qu’« il serait peut-être nécessaire de réviser certains éléments de la charte des universités ». Hélène David a de son côté réaffirmé les principes d’autonomie universitaire et mentionné qu’une charte ne s’ouvrait pas facilement. « Un peu comme la constitution canadienne ? », a demandé Jean-François Lépine à la blague, ce qui a déclenché les rires dans l’assistance. Alain Clavet de la CAQ a dit vouloir un meilleur encadrement pour éviter les abus.